CHARLES II LE CHAUVE (823-877) roi de France (843-877) et empereur d'Occident (875-877)
Fils cadet de Louis Ier le Pieux, âgé de vingt ans en 843, Charles avait reçu une éducation soignée. Doué d'un goût artistique très sûr, se passionnant pour les lettres, la dialectique et la théologie, il fit de sa cour, où enseigna de 845 à 867 Scot Érigène, un centre brillant de culture. Mais cet intellectuel eut un règne mouvementé. La partie occidentale de l'Empire d'Occident lui était échue au traité de Verdun en 843. Les circonstances lui imposèrent un combat perpétuel : contre des clans infidèles de l'aristocratie qui n'hésitèrent pas à faire appel à deux reprises à son frère Louis le Germanique, contre les Bretons auxquels il fallut céder les comtés de Rennes, Rézé et Nantes, contre les Aquitains dont il finit par reconnaître le particularisme, contre les Normands surtout, créateurs d'un état permanent d'insécurité dans les régions bordant la Seine et la Loire.
En dépit de ces difficultés, Charles le Chauve s'efforça d'agrandir son royaume vers l'est. Il guettait notamment la Lotharingie dont le roi, Lothaire II, maître aussi depuis 863 du centre du royaume de Provence, mourut en 869. Charles se fit aussitôt sacrer roi de Lorraine à Metz et parvint jusqu'à Aix-la-Chapelle mais, devant la réaction hostile de Louis le Germanique, il ne put garder que l'ouest de la Lorraine avec les pays d'entre Rhône, Alpes et Durance (traité de Mersen, 870). Le pape Jean VIII le couronna empereur le 25 décembre 875 ; lui-même réussit à se rendre maître du royaume d'Italie et de la Provence, mais il subit, en 876 à Andernach, un grave échec devant les forces de son neveu Louis de Saxe, lorsqu'il tenta de s'emparer de la Lorraine orientale.
Rappelé en Italie par Jean VIII pour venir en aide à l'Église romaine, l'empereur, malgré l'opposition de l'aristocratie qu'il ne put endiguer que partiellement par le capitulaire de Quierzy (octroi aux seigneurs de l'hérédité des fiefs), franchit les Alpes une seconde fois. Mais il recula presque aussitôt devant l'arrivée d'une armée germanique supérieure en nombre. Il expira non loin de Modane.
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Écrit par
- Robert FOLZ : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Dijon
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