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CHARLES II LE MAUVAIS (1332-1387) roi de Navarre (1349-1387)

Comte d'Évreux et roi de Navarre. Fils de Philippe d'Évreux, neveu de Philippe le Bel et de Jeanne, fille de Louis X, roi de France, Charles succéda, en 1343, à son père dans le comté d'Évreux et, en 1349, à sa mère qui avait reçu la couronne de Navarre apportée dans la maison de France par la reine Jeanne, femme de Philippe le Bel. Sa mère avait été incontestablement lésée par un échange qu'on lui imposa entre la Champagne, autre héritage lié à la Navarre, et de médiocres compensations en Angoumois et en Normandie. Charles ne cessa d'estimer qu'il avait été, de surcroît, frustré de la couronne de France en 1328 et complota contre les Valois avec l'aide de barons toujours prêts à secouer le joug de la monarchie. Pour obtenir des concessions immédiatement jugées insuffisantes, il joua de la rivalité entre le roi de France et le roi d'Angleterre, et tenta même d'exploiter le désir d'indépendance du dauphin Charles contre le roi Jean le Bon, qui le fit arrêter et exécuta certains de ses amis (1356). Charles le Mauvais fut libéré l'année suivante. Il lia partie avec les bourgeois parisiens en révolte contre le dauphin, mais il ne les suivit pas dans leur alliance avec les Jacques et réagit contre les paysans soulevés avec une très grande fermeté.

Il s'allia aux Anglais lors de la deuxième phase de la guerre de Cent Ans ; son armée fut vaincue par Du Guesclin à Cocherel (1364) et il perdit les places importantes qu'il possédait sur la basse Seine. Par le traité d'Avignon (1365), il abandonna une partie de ses possessions normandes en échange des droits du roi de France sur Montpellier. Il donna le reste en dot à sa fille, fiancée en 1378 au roi d'Angleterre Richard II, puis tenta de faire assassiner Charles V, qui saisit alors tout ce qui restait au Navarrais en Normandie. Charles le Mauvais eut cependant le temps de livrer Cherbourg aux Anglais. Ceux-ci n'en cessèrent pas moins de le soutenir. L'âpreté de sa vindicte et la force de sa haine contre les Valois valurent son surnom à ce prince par ailleurs brillant et intelligent.

— Jean FAVIER

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  • : membre de l'Institut, directeur général des Archives de France

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