CHARLES III DE DURAS (1345-1386) roi de Naples (1381-1386)
Fils de Louis d'Anjou et unique descendant mâle des ducs de Durazzo (ou Duras), Charles de Duras est orphelin très jeune et passe son enfance à Naples, à la cour de Jeanne Ire. Vers l'âge de quinze ans, la reine l'envoie en Hongrie auprès de son beau-frère, Louis Ier, qui veut faire de l'adolescent son héritier (1365) ; afin d'assurer à la couronne hongroise la succession du royaume de Naples ; Louis Ier lui fait épouser Marguerite, la plus proche héritière de Jeanne Ire (1369).
Ces projets sont remis en question, tant en Hongrie, avec la naissance tardive des trois filles de Louis Ier, qu'en Italie, avec le revirement de Jeanne Ire, dû au grand schisme. La reine s'est déclarée favorable au pape d'Avignon, Clément VII ; le pape de Rome, Urbain VI, ayant la Hongrie dans son obédience, Charles se retrouve engagé en Italie à la tête d'une armée hongroise ; Jeanne adopte alors Louis d'Anjou, frère du roi de France (1380). Couronné par Urbain VI, Charles conquiert le royaume : il entre à Naples, avec l'aide du peuple, le 16 juillet 1381, et fait étouffer Jeanne Ire dans sa prison. Louis d'Anjou, l'héritier désigné, entre en Italie ; au même moment, une grande partie du pays se révolte ; la mort prématurée de Louis, en 1384, sauve Charles III. Immédiatement, c'est la brouille avec le pape, incommodé par un allié désormais trop puissant : Charles est excommunié avec la reine et leurs descendants ! Mais Urbain VI, assiégé dans Nocera, ne doit son salut qu'à une fuite qui le mène jusqu'à Gênes.
Triomphant en Italie, Charles III souhaite régner sur tous les biens angevins : profitant des oppositions qui se font jour en Hongrie contre la reine Marie, fille de Louis Ier, et contre sa mère, la régente Élisabeth, il se fait couronner à Buda à la fin de 1385. L'année suivante, il meurt victime d'un complot tramé par les deux femmes.
Bénéficiant de circonstances très favorables en Italie et dont son ambition a pleinement su profiter, Charles III s'est perdu en poursuivant le rêve démesuré de la reconstitution d'un Empire angevin.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Gérard RIPPE : agrégé de l'Université
Classification