FOX CHARLES JAMES (1749-1806)
Fils d'un homme d'État opportuniste et bien en cour, Charles Fox commence sa carrière politique dans les rangs du clan autoritaire de lord North, le plus fidèle soutien du roi d'Angleterre George III. Bien que parvenu aux honneurs ministériels dès 1770, il rompt bientôt avec les tories et devient un chef whig. La guerre d'Indépendance américaine trouve en lui, aux Communes, le défenseur qu'elle avait révélé à la Chambre des lords en la personne de lord Chatham. Chef incontesté des whigs à partir de la mort de ce dernier, Charles Fox reste longtemps écarté du pouvoir, hormis quelques apparitions furtives dans des ministères de coalition comme en 1783. Face à Pitt le Jeune, il incarne un courant réformateur, ouvert aux idées égalitaires, désireux de développer les grandes libertés : en 1792, il réussira à faire voter une loi sur « les libelles » très favorable à la liberté du journaliste, désormais jugé par un jury. Enthousiasmé par la Révolution française, il ne se laisse pas convaincre par les thèses de Burke et, à partir de 1793, se fait le farouche défenseur de la paix avec la France, liant ce nouveau combat à celui qu'il menait traditionnellement en faveur des libertés et condamnant en vain la législation spéciale contre les jacobins anglais, ainsi que la suspension de l'habeas corpus et les nombreuses mesures de police. Retiré de la vie parlementaire en 1797, il continue d'exercer une grande influence et d'apparaître comme un homme d'État en réserve : à la mort de Pitt, il peut ainsi devenir ministre des Affaires étrangères dans le cabinet Grenville, dit ministère de tous les talents (1806) ; il y prépare la loi abolissant la traite des Noirs. Sensible, comme son ancien rival, à la nécessité de contenir l'expansionnisme français, il demeure aussi un pacifiste et, incapable d'aider la Prusse, veut croire à la négociation avec Napoléon Ier. Sa mort, le 13 septembre 1806, lui épargnera de constater son échec.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Roland MARX : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle
Classification
Autres références
-
PITT LES
- Écrit par Roland MARX
- 2 996 mots
- 4 médias
...précaution et en multipliant les garnisons à proximité des comtés et des villes les plus agités, Pitt s'est placé au service de la contre-révolution. Il affronte la farouche opposition de Charles Fox à cette politique, mais, en 1797, fait facilement écarter une motion de lord Grey en faveur d'une réforme...