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LE BRUN CHARLES (1619-1690)

Charles Le Brun est un de ces artistes dont l'importance historique n'a jamais été contestée, mais dont les œuvres ont été négligées ou sévèrement critiquées au cours des siècles qui ont suivi leur mort. Il est de ces peintres qui sont plus considérés comme des symboles qu'admirés pour leur talent. Premier peintre de la Couronne pendant la période la plus prospère et la plus glorieuse du règne de Louis XIV, Le Brun, plus que tout autre, fut chargé d'exprimer par l'art les splendeurs de la cour du Roi-Soleil : c'est à son génie que l'on doit le Versailles (à l'exception de l'architecture à proprement parler) qui devait devenir le modèle des demeures princières de toute l'Europe. Le souci de glorifier le monarque absolu se retrouvait jusque dans les ameublements des palais, dont la plupart venaient de la manufacture des Gobelins dirigée par Le Brun ; ils y étaient exécutés suivant ses modèles et donnèrent lieu à de nombreuses imitations. Dans les discours qu'il fit à l'Académie et grâce à l'influence que sa qualité de chancelier lui permettait d'exercer sur ses collègues, il posa les principes de la théorie de l'art académique qui devait à son tour trouver des adeptes dans toutes les académies d'art à venir. Ce fut surtout le premier artiste français qui rencontra un large succès à l'étranger, et c'est de son époque que date le prestige dont l'art français a joui pendant près de deux siècles dans le reste du monde. Le Brun, l'organisateur, le fidèle serviteur de la monarchie absolue, le parfait administrateur d'un art dirigé, a inspiré le respect, sinon toujours l'admiration, cependant ce n'est que depuis peu que les historiens ont commencé à l'apprécier en tant qu'artiste.

Un peintre officiel

Né à Paris, fils d'un sculpteur de second ordre, Le Brun fit montre d'un talent précoce. Son premier maître fut François Perrier, mais, dès avant 1633 ou 1634, la protection du futur chancelier Séguier lui avait ménagé une entrée dans l'atelier de Simon Vouet, le peintre le plus en vogue de Paris. Cependant, il se lassa vite des travaux subalternes dont on le chargeait et il partit pour Fontainebleau étudier la collection royale des vieux maîtres. Il se faisait déjà une réputation à Paris en dessinant des frontispices et des thèses et en travaillant pour Richelieu (Hercule et Diomède, Nottingham), quand, en 1643, Séguier l'envoya à Rome. Il fit ce voyage en compagnie de Poussin qu'il continua de fréquenter dans la Ville éternelle. Il copia les sculptures des anciens, les peintures de Raphaël et des Carrache, mais il s'intéressa aussi beaucoup aux œuvres récentes comme celles de Pierre de Cortone, dont il admira probablement les plafonds du palais Pitti à Florence, sur le chemin de son retour en France. C'est surtout de cette époque que date l'admiration qu'il voua toujours à Poussin dont il adopta les idées sur l'art et dont il imita le style dans des pastiches habiles, tel Horatius Coclès (Dulwich College).

Mais très rapidement il abandonna Rome où il ne pouvait pas faire carrière et où la situation des Français dégénérait depuis 1644. Sans attendre la permission de son protecteur, il revint en France, arrivant à Lyon en janvier 1646 et atteignant Paris trois mois après.

En 1647, il se maria avec Suzanne Butay, elle-même fille de peintre. Sa vie fut essentiellement marquée par la série de commandes dont il fut chargé et par la constante progression de sa carrière officielle. Le mai de 1647, Le Martyre de saint André (Notre-Dame de Paris), fut sa première commande importante après son retour, suivi en 1651, d'un autre mai, Le Martyre de saint Étienne (Notre-Dame de Paris). En même temps, il était très recherché comme peintre de plafonds, travaillant pour Jérôme[...]

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Écrit par

  • : conservateur de la collection de photographies, Warburg Institute, université de Londres (Royaume-Uni)

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Médias

<it>Entrée d'Alexandre dans Babylone</it>, C. Le Brun - crédits : Fine Art Images/ Heritage Images/ Getty Images

Entrée d'Alexandre dans Babylone, C. Le Brun

<it>Le Repas chez Simon le Pharisien avec Marie-Madeleine aux pieds du Christ</it>, C. Le Brun - crédits : Cameraphoto/ AKG-images

Le Repas chez Simon le Pharisien avec Marie-Madeleine aux pieds du Christ, C. Le Brun

<it>Moïse défend les filles de Jéthro</it>, C. Le Brun - crédits :  Bridgeman Images

Moïse défend les filles de Jéthro, C. Le Brun

Autres références

  • ACADÉMIES

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    ...la famille royale et qui permettaient d'échapper au contrôle corporatif). Et ce furent, justement, des peintres et sculpteurs du roi, avec à leur tête Charles Le Brun, qui décidèrent en 1648 de fonder une académie de peinture et de sculpture, à l'encontre de la tradition académique qui réservait cette...
  • BOULLE ANDRÉ-CHARLES (1642-1732)

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    Son sens inné de la décoration fut sans nul doute encouragé et dirigé par Le Brun, qui supervisa l'ameublement de Versailles et des autres palais royaux jusqu'en 1687, et qui fournit des dessins de meubles aux artisans du roi. On retrouve dans le caractère monumental et rectiligne de tant de meubles...
  • CHÂTEAU DE VAUX-LE-VICOMTE (L. Le Vau)

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    La construction du château de Vaux-le-Vicomte, près de Melun, au sud-est de Paris, peut être considérée comme la première étape de la réalisation de Versailles : Louis XIV reprit en effet dans son intégralité l'équipe réunie par son surintendant des Finances, Nicolas Fouquet...

  • CHÂTEAU DE VAUX-LE-VICOMTE - (repères chronologiques)

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    1641 Acquisition de Vaux par Nicolas Fouquet (1615-1680). Le parc commence à être aménagé.

    1653 ( ?) Début des fondations du bâtiment principal.

    1655-1656 Le plan définitif proposé par l'architecte Louis Le Vau est approuvé par Fouquet.

    1656-1660 Construction du château sous la direction...

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