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MACKERRAS CHARLES (1925-2010)

L'Australien Charles Mackerras se fit le champion de Leoš Janáček en Occident et il est l'un des premiers chefs d'orchestre à avoir accompli un travail de musicologue et à présenter les œuvres dans des versions historiquement crédibles et informées, de même qu'il exigera très tôt que des ouvrages lyriques comme Jenůfa ou La Petite Renarde rusée soient donnés dans leur langue originale. Son célèbre enregistrement de 1959 de la suite pour orchestre Musique pour les feux d'artifice royaux de Haendel est ainsi censé respecter la partition originale, pour ensemble de vents, avec plus de vingt hautboïstes, et les représentations des Noces de Figaro de Mozart au Sadler's Wells de Londres en 1965 suivent les traditions vocales du xviiie siècle, avec appoggiatures et ornements.

Né le 17 novembre 1925, à Schenectady, dans l'État de New York, aux États-Unis, Alan Charles MacLaurin Mackerras grandit en Australie. Il étudie le hautbois, le piano et la composition au Conservatoire de Nouvelle-Galles du Sud (devenu le Conservatoire de Sydney), et devient hautbois solo de l'Orchestre symphonique de Sydney (1943-1946). Il s'établit en 1947 à Londres, où il obtient une bourse du British Council qui lui permet de partir se perfectionner à Prague, auprès du grand Václav Talich ; c'est durant son séjour (1947-1948) qu'il entend pour la première fois la musique de Janáček, alors peu connue en Grande-Bretagne. De 1948 à 1954, il est chef d'orchestre au Sadler's Wells, où il dirige en 1951, trente ans après la création de l'ouvrage, à Brno, les premières représentations en Grande-Bretagne de Kátya Kabanová de Janáček. Charles Mackerras est chef permanent du B.B.C. Concert Orchestra (1954-1956), premier chef à la Staatsoper de Hambourg (1966-1970), directeur musical du Sadler's Wells (1970-1977), qui devient en 1974 l'English National Opera. En 1963, il débute au Covent Garden de Londres en dirigeant Katerina Ismaïlova de Chostakovitch. En 1972, il apparaît pour la première fois au Metropolitan Opera de New York, où il dirige Orfeo ed Euridice de Gluck. Il débute à l'Opéra de Paris l'année suivante (Le Trouvère de Verdi). De 1977 à 1979, il est premier chef invité de l'Orchestre symphonique de la B.B.C. Il prend la direction de l'Orchestre symphonique de Sydney (1977-1980, 1982-1985), est directeur musical du Welsh National Opera (1987-1992), principal chef invité du Royal Philharmonic Orchestra de Londres (1993-1996). En 1980, il devient le premier non-Britannique à diriger l'Orchestre symphonique de la B.B.C. lors de la dernière nuit des célèbres Promenade Concerts – les « Proms » – de la B.B.C. Charles Mackerras reçoit en 1978 la médaille Janáček, est anobli en 1979, reçoit la médaille du Mérite de la République tchèque en 1996, est élevé au rang de compagnon de l'Ordre d'Australie en 1997. Il meurt le 14 juillet 2010, à Londres.

Dans sa discographie, pléthorique, on retiendra les opéras de Janáček gravés à la tête de l'Orchestre philharmonique de Vienne pour la firme Decca (Kátya Kabanová, 1976 ; L'Affaire Makropoulos, 1978 ; De la maison des morts, 1980 ; Jenůfa, 1982 ; La Petite Renarde rusée, 1983), le Psalmus Hungaricus de Zoltán Kodály avec l'Orchestre symphonique de la Radio danoise, les opéras de Mozart avec le Scottish Chamber Orchestra (Così fan tutte, 1993 ; Don Giovanni, 1995 ; Idomeneo, 2001 ; La clemenza di Tito, 2005), une intégrale des symphonies de Beethoven réalisée à la tête du Royal Liverpool Philharmonic Orchestra. Il faut encore mentionner Dido and Aeneas de Henry Purcell avec Tatiana Troyanos (1967), A Village Romeo And Juliet de Frederick Delius avec l'Orchestre symphonique de la Radio autrichienne (1989) et Rusalka d'Antonín Dvořák avec la Philharmonie tchèque (1998), sans oublier[...]

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Écrit par

  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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