CHARLES MARTEL (688 env.-741)
Fils de Pépin d'Herstal, Charles Martel apparaît dans l'histoire au lendemain de la mort de son père (déc. 714), qui déclencha des troubles violents dans le royaume franc : Neustriens et Aquitains alliés aux Frisons et aux Saxons tentèrent d'abattre la puissance austrasienne. Au bout de six ans, Charles Martel réussit à défaire ses adversaires et à s'imposer avec les titres de maire du palais, duc et prince des Francs, aux côtés du roi mérovingien Thierry IV. Son action se résume dans la reconquête du royaume où l'autorité franque ne subsistait guère qu'en Neustrie et en Austrasie, les autres régions s'étant émancipées à peu près complètement depuis la fin du viie siècle. L'instrument de la reconquête fut l'armée du maire, constituée par sa clientèle austrasienne qu'il rétribua largement en terres d'Église : si les structures ecclésiastiques s'en trouvèrent bouleversées, cette sécularisation permit la transformation du royaume franc en un État guerrier. Charles Martel put ainsi en Germanie ressaisir la Thuringe et l'Alémanie, rétablir la suprématie franque sur la Bavière et reconquérir en partie la Frise ; il accorda en même temps son appui aux missionnaires qui achevaient l'évangélisation de la Germanie centrale et méridionale et y implantaient l'Église — notamment à l'Anglo-Saxon Boniface. En Gaule, l'invasion de l'Aquitaine par les Arabes, l'appel au secours qu'il reçut du duc Eudes lui permirent de franchir la Loire, de remporter en 732 ou en 733 l'éclatante victoire de Poitiers et, après celle-ci, de recevoir le serment de fidélité du nouveau duc. Dans le Sud-Est, il reconquit non sans peine la Bourgogne et la Provence. Son pouvoir s'était entre-temps tellement affermi qu'il ne remplaça pas le roi Thierry IV, mort en 737, et qu'il disposa souverainement du royaume en le partageant, avant de mourir, entre ses deux fils Carloman et Pépin.
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Écrit par
- Robert FOLZ : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Dijon
Classification
Média
Autres références
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CARLOMAN (715-754)
- Écrit par Pierre RICHÉ
- 526 mots
Fils aîné de Charles Martel et de Rotrude, Carloman a été élevé, comme son frère Pépin, à Saint-Denis. À la mort de son père, en 741, il reçut la mairie du palais d'Austrasie, tandis que son frère Pépin reçut celle de Neustrie. Dans son lot, outre l'Austrasie, figurent les...
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CAROLINGIENS
- Écrit par Robert FOLZ et Carol HEITZ
- 12 125 mots
- 7 médias
...politique réel, le maire du palais, qui prend le titre de duc ou de prince des Francs. Peu s'en fallut cependant que ce régime ne s'effondrât quand Pépin mourut en 714 : sept ans furent nécessaires au dernier de ses fils vivants, son bâtard Charles Martel, pour s'imposer et poursuivre l'œuvre de son père. -
CAROLINGIENS - (repères chronologiques)
- Écrit par Pascal BURESI
- 373 mots
Début du viie siècle Anségisel, fils d'Arnoul, évêque de Metz, épouse Begga, fille de Pépin Ier de Landen dit l'Ancien. Leur couple constitue la souche de la future dynastie carolingienne.
687 Pépin II de Herstal, leur fils, vainc les Neustriens à Tertry. Il devient maire des...
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CHILPÉRIC II (entre 670 et 675-721) roi de Neustrie (715 ou 716-721) et roi des Francs (719-721)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 132 mots
Fils présumé de Childéric II.
Chilpéric II fut sorti du monastère où il vivait sous le nom de Daniel afin d'être couronné roi de Neustrie en 715 ou 716. Complètement soumis au maire du palais Rainfroi, qui tentait de briser la domination austrasienne, Chilpéric fut vaincu par Charles...
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