CHAROPHYCÉES
Écologie et distribution géographique
La réaction des Charophycées aux conditions du milieu (photopériodisme, température, sels dissous, etc.) est très diverse selon les espèces. Elle s'exprime par un polymorphisme très prononcé, par les particularités d'une phénologie très souple et par la variété des types de végétations en fonction des caractères stationnels.
La vie et la distribution des Charophycées sont fortement tributaires de la concentration en sels dissous (chlorures, sels de calcium). Les espèces acidiphiles se rencontrent surtout dans le genre Nitella. Beaucoup d'espèces du genre Chara sont calciphiles. Certaines sont halophiles ou subhalophiles (Lamprothamnium). Il en résulte une gamme étalée de pH : de 5 (tourbières acides) à 9,5 (marais salants). En dehors de la Baltique, aucune espèce ne vit dans le milieu marin.
Les Charophycées sont les pionnières des milieux d'eau douce ou saumâtre. Dans les biotopes neufs ou profonds (grands lacs ; lacs d'Annecy, du Mont-Cenis, etc.), elles sont exclusives. La pauvreté spécifique des populations, liée à l'exubérance de leur développement, est fréquente. Les populations polyspécifiques à strates superposées s'observent surtout dans les biotopes alcalino-saumâtres (lagunes, marais littoraux) ou neutres, favorables au mélange des espèces. Les Charophycées vivent aussi à la strate inférieure d'associations de Phanérogames aquatiques et se raréfient par le jeu de la concurrence et du dynamisme général de la végétation. Ce sont, en outre, de bons indicateurs biologiques et leur présence témoigne d'une certaine qualité des eaux. La pollution chimique des milieux aquatiques entraîne une raréfaction notée dans les pays les plus industrialisés et pourvus d'une agriculture à haut rendement fondée sur l'emploi de produits chimiques divers (Europe occidentale).
Pour l'ensemble du groupe, la répartition géographique s'étend à presque toutes les régions du globe, du 690 de latitude nord (Norvège) au 490 de latitude sud (îles Kerguelen), mais il est possible de définir des cortèges floristiques et de distinguer des espèces à répartition large (cosmopolites, eurasiatiques, etc.) ou relativement limitée (latéméditerranéennes, atlantiques). Divers travaux ont cependant montré que, dans divers cas, une espèce « cosmopolite » peut correspondre à un complexe d'unités régionales génétiquement isolées (Chara globularis). Dans quelques cas, l'aire géographique peut rappeler celle de végétaux terrestres (exemple d'une aire circumméditerranéenne : Tolypella hispanica ; d'une aire d'euryatlantique : Chara fragifera). L'endémisme peut exister pour quelques régions isolées (Indonésie, péninsule Ibérique, etc.). Toutefois, le caractère incomplet de la documentation géographique n'autorise pas l'adoption de conclusions phytogéographiques définitives.
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Écrit par
- Robert CORILLION : maître de recherche au C.N.R.S.
Classification
Médias
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