CHASSE À LA BALEINE
Les différents types de chasse actuelle
Les catégories définies par la C.B.I.
Pour pouvoir gérer de manière différente des pratiques qui correspondent à des objectifs distincts pour les sociétés humaines qui les mettent en œuvre, la C.B.I. distingue trois catégories de chasse baleinière (cf. carte).
La chasse commerciale est l'exploitation des ressources baleinières pour la satisfaction de besoins industriels ou nutritionnels, gérée selon des modalités permettant de maximiser les gains économiques de cette industrie.
Elle est pratiquée par l'Islande et la Norvège qui, en dépit du moratoire en place depuis 1986, capturent des petits rorquals, essentiellement dans leurs zones économiques exclusives en Atlantique nord, sous couvert des objections ou réserves que ces deux pays ont déposées. Sous ce régime dérogatoire, les quotas sont fixés unilatéralement par ces pays et ne font pas l'objet de vote par la C.B.I. La Norvège a ainsi capturé 532 petits rorquals en 2008 et l'Islande 36. Seule la viande est commercialisée, essentiellement sur le marché intérieur de ces deux pays. La faiblesse de la demande a conduit l'industrie à orienter une partie du tonnage capturé vers la production d'aliments pour animaux de compagnie et à développer les exportations vers le Japon en tirant profit des objections que les pays concernés ont déposées au sujet de l'interdiction du commerce international de cétacés décidée par la Convention de Washington (CITES, Convention on International Trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora).
Avant le moratoire, les effectifs capturés annuellement par la chasse commerciale atteignaient des niveaux 50 à 100 fois supérieurs aux captures commerciales actuelles. Les principales flottilles baleinières industrielles étaient celles du Japon, de la Norvège et de l'Union soviétique, tandis que dans nombre d'autres pays, dont la France, cette activité était déjà sur le déclin bien avant l'instauration du moratoire. Pendant les deux décennies qui suivirent la Seconde Guerre mondiale, environ 30 000 baleines, toutes espèces confondues, furent tuées chaque année lors d'opérations industrielles lourdes.
La chasse aborigène de subsistance a été distinguée des chasses commerciales pratiquées par les sociétés industrielles afin de permettre une gestion spécifique des pratiques de chasse menées par les sociétés traditionnelles pour lesquelles la chasse à la baleine correspond à un besoin nutritionnel, revêt une dimension culturelle et donne lieu à un partage des produits baleiniers au sein de la communauté. Cette forme de chasse est reconnue et gérée par la C.B.I. en Tchoukotka (Extrême-Orient sibérien ; Russie), en Alaska (États-Unis), au Groenland (Danemark) et à Saint-Vincent-et-les-Grenadines, dans les petites Antilles.
Cette chasse n'est pas soumise au moratoire ; en conséquence, des quotas continuent d'être votés régulièrement dans le cadre de l'A.W.M.P. sur la base des besoins nutritionnels exprimés par les populations concernées et des simulations permettant d'évaluer le risque que ces prélèvements représentent pour les stocks de baleines exploités. En 2008, 130 baleines grises et 2 baleines du Groenland ont été harponnées par les Tchouktches et 50 baleines du Groenland par les Inuit d'Alaska, tandis que 163 petits rorquals et 16 rorquals communs ont été tués par les Inuit groenlandais conformément aux quotas votés par la C.B.I. Dans les petites Antilles, de 0 à 4 baleines à bosse sont capturées par an.
Historiquement pratiqué avec des moyens techniques modestes, ce type de chasse a connu des évolutions diverses. Ainsi, au Groenland, les navires de chasse incluent aujourd'hui des unités équipées de canon lance-harpon similaires aux navires qui opéraient dans les chasses commerciales côtières de Norvège à la fin du [...]
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Écrit par
- Jean-Benoît CHARRASSIN : docteur en sciences, maître de conférences au Muséum national d'histoire naturelle, membre de la délégation française de la Commission baleinière internationale
- Vincent RIDOUX : professeur à l'université de La Rochelle, directeur du centre de recherche sur les mammifères marins à l'université de La Rochelle
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