CHÉLICÉRATES
Composition du sous-embranchement
Tels que nous venons de les définir, les Chélicérates comprennent à la fois des formes actuelles (marines ou terrestres) et des formes fossiles (marines ou saumâtres). Certains d'entre eux sont connus depuis le Cambrien, c'est-à-dire depuis plus d'un demi-milliard d'années.
L'ensemble des spécialistes considère généralement que les Chélicérates sont formés de deux classes, celle des Mérostomes et celle des Arachnides, et ils s'accordent à faire une place à part à un groupe très particulier, essentiellement marin, les Pycnogonides ou Pantopodes. Pour certains spécialistes, les Pycnogonides, de par la présence de chélicères, font partie des Chélicérates où ils forment une troisième classe, à rajouter aux deux classes précitées. Les Pycnogonides ont le corps divisé en trois parties : le céphalon, porteur des chélicères, des palpes et d'une trompe ; le tronc, auquel s'attachent quatre, cinq ou six paires de pattes ambulatoires ; et l'abdomen, extrêmement réduit, n'ayant jamais d'appendice. Les orifices génitaux ne débouchent pas sur le second segment de l'abdomen mais à la base d'une, de deux ou de trois paires de pattes.
Les Mérostomes et les Arachnides ont des caractères très tranchés. Si les seconds sont, dans leur majorité, terrestres, respirant à l'aide de poumons ou de trachées, et très rarement marins ou dulçaquicoles, les premiers, à l'inverse, vivent dans la mer ou les régions saumâtres et possèdent des branchies portées par les pattes abdominales. Malgré ces modes de vie différents, la morphologie et l'embryologie nous apprennent que les deux appareils respiratoires (poumons des Arachnides et branchies des Mérostomes) sont des organes homologues : chez les Arachnides, les premiers appendices abdominaux et leurs dépendances se sont enfoncés dans une invagination cutanée constituant le sac pulmonaire, alors qu'ils sont restés externes chez les Mérostomes.
La comparaison des divers types de Chélicérates souligne de notables différences morphologiques (forme de l'abdomen, structure des pièces buccales, organes de la respiration, etc.) entre des animaux qui, d'ailleurs, vivent dans des milieux différents. Aussi a-t-on pensé que les Chélicérates actuels pourraient provenir d'ancêtres n'ayant de commun que la possession de chélicères, ce qui les ferait converger les uns vers les autres. Mais le polyphylétisme des Chélicérates n'est pas admis par tous les spécialistes et certains considèrent les Chélicérates comme un taxon monophylétique et pensent, au contraire, que les Chélicérates actuels, aquatiques ou terrestres, dérivent d'ancêtres communs, aquatiques et déjà porteurs de chélicères.
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Écrit par
- Roland LEGENDRE : professeur titulaire, chaire de zoologie, à l'université de Montpellier
- Max VACHON : professeur au Muséum national d'histoire naturelle
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