CHÉLIDOINE
Papavéracée toxique, la chélidoine fraîche contient 1 p. 100 d'alcaloïdes (le plus important est la chélidonine) associés à des acides organiques, à une essence aromatique peu abondante et à un pigment jaune, la chélidoxanthine. Les alcaloïdes ont une action dépressive sur le système nerveux central, puis narcotique. Ils sont, par ailleurs, puissamment bactéricides. L'ingestion du suc non dilué ou de toute préparation médicinale de plante fraîche à dose excessive entraîne des accidents nerveux et de graves irritations viscérales.
La « médecine des signatures », thérapeutique analogique, voyait dans le suc jaune de la chélidoine, rappelant la bile, la preuve formelle d'une spécificité dans les affections hépatiques. Cette indication d'origine paramagique est bien fondée. Cholagogue, antispasmodique, bonne sédative des voies biliaires, la plante est indiquée, dans diverses affections hépatiques (ictère, lithiase biliaire, cholécystite, hépatite chronique, cirrhose du foie), en décoction de feuilles séchées : 15 à 30 grammes (dose maximale) par litre d'eau ; deux à trois tasses par jour, avant les repas. La chélidoine est aussi diurétique, dépurative (hydropisie, gravelle, dermatoses) et antispasmodique, avec certaines analogies avec le pavot.
La plante doit son nom populaire de « grande éclaire » à son pouvoir légendaire de rendre la vue. C'est, en fait, une bonne antiophtalmique : ulcères des paupières, blépharites, ophtalmies chroniques (décoction légère des feuilles ou suc de la plante fraîche toujours dilué dans quinze à vingt-cinq fois son poids d'eau, en collyres). L'usage le plus connu, toujours vivace dans les campagnes, est celui du suc sur les verrues (on frotte la section fraîche d'une tige sur les papillomes). Les durillons et les cors peuvent être éliminés de la même façon. Le traitement s'avère généralement efficace s'il est poursuivi quotidiennement pendant un certain temps. Prendre garde aux irritations possibles. À proscrire s'il y a écorchure ou autres lésions du derme et en cas de tendance aux allergies.
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Écrit par
- Pierre LIEUTAGHI : écrivain, lauréat de la Société botanique de France
Classification
Autres références
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RHŒADALES
- Écrit par Marc-André THIÉBAUD
- 2 034 mots
- 3 médias
...les plus connus sont la papavérine, la narcotine et la morphine extraite du pavot à opium (Papaver somniferum var. album, cf. morphine). La grande chélidoine, ou grande éclaire (Chelidonium majus), est une Papavéracée à latex âcre, jaune, utilisé quelquefois pour brûler les verrues. Parmi les Fumariacées,...