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CHÊNAIES

Autres chênaies « pures »

Elles peuvent présenter autant de variations que celles de la chênaie sessiliflore ; seuls des types moyens, bien caractérisés et largement répandus, seront envisagés. Les chênaies à chêne pédonculé abondant, sur sol riche, humide ou calcaire, seront rangées dans les chênaies « mélangées ».

La chênaie pubescente

La chênaie pubescente, de Fontainebleau par exemple, est une futaie très claire – plus lumineuse encore que la chênaie sessiliflore – qui présente souvent de larges clairières herbeuses, les « prés-bois ». La strate arborescente ne comporte en principe que le chêne pubescent avec de nombreux arbustes en sous-étage : Prunus mahaleb, troène, amélanchier (latéméditerranéen), divers églantiers et localement l'alisier de Fontainebleau (Sorbus latifolia). Ailleurs, se rencontrent d'autres arbrisseaux caractéristiques : épine-vinette et baguenaudier.

La strate herbacée dense est magnifiquement fleurie : campanule à feuilles de pêcher, géranium sanguin, trèfles rouges (Trifolium medium, rubens), filipendule, une renoncule méridionale (Ranunculus gramineus), de nombreuses orchidées ; les espèces caractéristiques ou constantes sont des latéméditerranéennes (Limodorum, garance), des médio-européennes (Asperula tinctoria), des submontagnardes (Sesleria, Laserpitium). Ces plantes accompagnent le chêne pubescent jusque sur ses limites, et certaines peuvent alors, dans le nord du Bassin parisien, participer à des prés-bois avec des chênes sessiliflores ou surtout pédonculés.

Dans la plus grande partie de la France et de l'Europe centrale, la chênaie pubescente est localisée sur des sols très filtrants et calcaires, à pH voisin de 8, sur des rendzines grises ou des sols bruns calcaires, en exposition chaude et ensoleillée. Ainsi, dans la région parisienne, on l'observe sur la marge méridionale des plates-formes calcaires (rendzines) et sur les produits d'épandage quaternaires des fonds de vallées (sols bruns calcaires). Dans les régions méridionales, elle se localise sur les versants moins chauds et s'élève en altitude, caractérisant l'étage collinéen (jusque vers 1 200 m) ; on l'observe de même aux adrets des vallées de montagne.

Bien que souvent stable, la chênaie pubescente est en principe une étape dans l'évolution de la végétation, du sol nu à la forêt. La plupart des pelouses et friches calcaires abandonnées sont envahies par des buissons, puis des arbres dispersés, formant le pré-bois calcicole. Sa densité augmentant, le pré-bois peut être envahi par des essences d'ombre, comme le charme et assez souvent le hêtre : ainsi à Fontainebleau où, pour préserver de nombreuses espèces rares de la chênaie pubescente, on a dû créer des réserves biologiques dirigées avec destruction périodique des jeunes arbres envahissants.

Enfin la chênaie pubescente peut perdre la totalité de son tapis herbacé quand elle héberge la truffe (truffières).

Les bois de chêne vert

Les bois de chêne vert ont dû occuper avant la colonisation romaine la totalité des terrains calcaires et une grande partie des terrains siliceux de la quasi-totalité du pourtour de la Méditerranée. Cette végétation primitive (climax) n'est plus représentée que par de rares futaies d'yeuse ; les taillis plus étendus, souvent dégradés, font alors la transition avec la garrigue.

Quand elle est intacte, la forêt d'yeuse est un bois relativement sombre en toute saison, par suite de la densité des végétaux toujours verts. Le sous-étage renferme de nombreux arbustes : viorne-tin, lentisque, divers Phillyrea et, plus abondants sur sol non calcaire, l'arbousier (Arbutus unedo), des bruyères (notamment Erica arborea), le calycotome épineux, etc. La strate basse comporte également des végétaux ligneux de la garrigue, comme Asparagus acutifolius, la salsepareille[...]

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Quercus en Europe - crédits : Encyclopædia Universalis France

Quercus en Europe

Chêne (plantule) - crédits : Laurie Campbell/ The Image Bank/ Getty Images

Chêne (plantule)

Houx - crédits : Val Corbett/ The Image Bank/ Getty Images

Houx

Autres références

  • FORÊTS - La forêt, un milieu naturel riche et diversifié

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    • 16 médias
    Les actions biotiques végétales sont faciles à observer. Dans la futaie de chênes des environs de Paris, par exemple, le sol reçoit au maximum 15 p. 100 de la lumière solaire, éclairement tout juste suffisant pour la croissance des jeunes chênes (essence de lumière) et beaucoup plus favorable...