CHENGDU [TCH'ENG-TOU]
Capitale de la province chinoise du Sichuan avec une population estimée à plus de 10 millions d'habitants en 2006, Chengdu est située dans une des plaines les plus riches et les plus densément peuplées de la Chine, qu'enrichit un réseau d'irrigation datant de deux millénaires branché sur le Minjiang (système d'irrigation de Dujiangyan). Cette ville fut la capitale du royaume de Shu (221-263), au temps des Trois Royaumes, puis des Cinq Dynasties (xe s.). Elle a conservé sa structure classique, de forme carrée, aux rues orthogonales ; elle est garnie de nombreux temples et entourée d'une muraille crénelée d'une longueur de vingt kilomètres. C'est certainement, après Pékin, le plus bel exemple qui reste de l'urbanisme classique de la Chine ; elle fut d'ailleurs longtemps qualifiée de « petit Pékin ». Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, ses fonctions restèrent traditionnelles : centre administratif, culturel et artisanal ; le repli des nationalistes au Sichuan, devant l'avance japonaise, lui valut ses premières implantations industrielles ; mais c'est après 1950 qu'elle prit une véritable importance dans ce domaine ; à l'est de la ville murée s'est développée une zone qui comprend des industries textiles, chimiques, alimentaires, et surtout tout un secteur de pointe : aéronautique, industries électriques et électroniques, outillage et mécanique de précision. Parmi les vingt zones de développement de Chengdu, la principale, la Hi-Tech Zone, a été créée en 1988 sur 82 km2 et se place au cinquième rang des zones de développement hi-tech chinoises au début du xxie siècle. Chengdu est devenue également un très important carrefour : la liaison ferroviaire avec Baoji au Shǎnxi et avec Chongqing au sud met en relation, par Chengdu, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest chinois, tandis que de cette ville part la grande voie routière conduisant au Tibet. En 2000, le système d’irrigation de Dujiangyan et le mont Qincheng, berceau du taoïsme, ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’U.N.E.S.C.O.
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Écrit par
- Pierre TROLLIET : professeur des Universités, Institut national des langues et civilisations orientales
Classification
Média
Autres références
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CHINOISE CIVILISATION - Les arts
- Écrit par Corinne DEBAINE-FRANCFORT , Daisy LION-GOLDSCHMIDT , Michel NURIDSANY , Madeleine PAUL-DAVID , Michèle PIRAZZOLI-t'SERSTEVENS , Pierre RYCKMANS et Alain THOTE
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...Tang (618-907). Dès longtemps violée, la tombe de la princesse Yongtai (706) n'a conservé que quelques fragments d'ornements décorés de fleurs gravées. À Chengdu (Sichuan) la sépulture de Wan Jian, souverain des Shu antérieurs (901-918), a révélé deux boîtes en laque posées à la tête et au pied du cercueil... -
SICHUAN ou SETCHOUAN [SSEU-TCH'OUAN]
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