CHÉRIFAT
De l'arabe sharīf : titre donné à celui qui se distingue par l'honneur, la gloire, la noblesse de sa personne et de son lignage. Le sharīf occupant un haut rang social, on comprend donc que ce titre ait été revendiqué en propre par une famille illustre entre toutes, celle du Prophète, les Banū Hāshim. (Jusqu'à ce jour, les Hāshimites portent le titre de sharīf.)
Les deux principaux chérifats (ou pays commandés par un descendant de la famille du Prophète) sont ceux de La Mekke et du Maroc. Au xe siècle, avec le déclin des ‘Abbāsides, une branche ‘alīde (descendant d'‘Alī, cousin et gendre du Prophète) s'attribue le gouvernement de La Mekke. Ces sharīf vont, à travers bien des vicissitudes, se maintenir au pouvoir jusqu'au sharīf Ḥusayn. L'action de ce dernier pendant la Première Guerre mondiale est bien connue (T. E. Lawrence, Les Sept Piliers de la sagesse), mais, comme il tente ensuite de se faire reconnaître roi des pays arabes et calife, Ḥusayn est chassé de La Mekke par le sultan du Nāghd, al-Sa‘ūd. Néanmoins, son fils Fayṣal fondera en 1921 le royaume d'Irak et son autre fils, ‘Abd Allāh, celui de Jordanie. C'est vers la fin du xiiie siècle que des sharīf viennent constituer un chérifat au Maroc. Ce sont les ancêtres de deux dynasties : la dynastie sa‘dienne, qui règne sur le Maroc aux xvie et xviie siècles, et la dynastie ‘alawide, du xviiie siècle à nos jours.
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Écrit par
- Georges BOHAS : docteur ès lettres, directeur de l'Institut français d'études arabes de Damas
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