CHEVREUL ET LA CHIMIE DES CORPS GRAS
Après avoir étudié les colorants avec Nicolas Louis Vauquelin (1763-1829), le chimiste français Michel-Eugène Chevreul (1786-1889) s'intéresse aux substances organiques alors qu’à cette époque la plupart des chimistes se consacrent à l'étude des minéraux. Considéré comme un des pères de la chimie organique, il est l'inventeur de nombreux composés (dont la « cholestérine » – cholestérol – en 1815).
À partir de 1811, Chevreul étudie les graisses, corps gras d'origine animale, montrant que celles-ci sont constituées d'esters de glycérol (considérés par Karl W. Scheele, dès 1779, comme faisant partie des corps gras) et d'acides gras. Il sépare aussi les constituants des graisses classiques, par des méthodes de dissolution, fusion et ébullition fractionnées. Son ouvrage Recherches chimiques sur les corps gras d'origine animale, publié en 1823, rassemble tous ses travaux et montre notamment que les matières organiques sont soumises aux mêmes lois que les composés minéraux. Il propose aussi une première théorie scientifique du processus de saponification (réaction chimique des matières grasses avec des bases). Ces recherches déboucheront sur la mise au point des bougies de stéarine (un composant des corps gras) qui viendront remplacer les chandelles de suif, seul moyen d'éclairage à cette époque, et sur la valorisation du glycérol dans le commerce.
Chevreul aura aussi une influence marquée sur l'art, en s'intéressant à la chimie de la teinture et à la physique des couleurs (De la loi du contraste simultané des couleurs..., 1839).
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Écrit par
- Arnaud HAUDRECHY : professeur d'université
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Média