CHIEN DE PRAIRIE
Rongeur au corps massif, à l'allure d'une petite marmotte, vivant en vastes colonies et dont le cri d'alarme est proche de l'aboiement. Répartition géographique : ouest et centre des États-Unis, nord du Mexique. Habitat : prairies et steppes. Classe : Mammifères ; ordre : Rongeurs ; famille : Sciuridés.
Les chiens de prairie, représentés par cinq espèces (genre Cynomys), sont des animaux aux oreilles et à la queue courtes, qui présentent un pelage de couleur crème à brun roux maculé de blanc sous le ventre. Comme tous les rongeurs, ils ne possèdent pas de canines ; leurs deux paires d'incisives (supérieure et inférieure) poussent continuellement et s'usent en rongeant. Les pouces des membres antérieurs sont munis d'une très longue griffe. La taille des chiens de prairie est d'environ 35 centimètres, queue comprise ; leur poids se situe entre 500 grammes et 1,5 kilogramme et varie fortement en fonction des saisons. Leur espérance de vie est de l'ordre de cinq ans.
Herbivores, ils se nourrissent principalement de graminées, mais aussi de racines, de bulbes, de fruits, voire d'insectes.
Après une gestation de quatre semaines, les femelles mettent bas une fois par an (entre mars et mai) dans un nid souterrain garni d'herbes sèches. Elles peuvent avoir jusqu'à dix petits par portée qui naissent nus et aveugles. Ceux-ci seront sevrés à un mois et demi mais non chassés par le groupe. Fait remarquable pour des rongeurs, les mâles et les femelles s'occupent des petits.
Les chiens de prairie forment de vastes colonies, comprenant parfois des milliers d'individus, au sein desquelles ils vivent en groupes sociaux ou coteries. Ils creusent de profonds terriers (de 1 à 5 mètres de profondeur) prolongés par des galeries communiquant entre elles. Ce réseau de communications souterrain s'apparente à celui d'une ville ; il comporte même un système de ventilation puisque deux types d'issues, l'une basse, l'autre haute, relient les habitacles souterrains. L'air vicié ressort par pression au niveau de la sortie la plus élevée qui débouche sur un monticule en forme de dôme.
C'est aussi sur ce monticule que les sentinelles surveillent les alentours. Dotées d'une excellente vue, au moindre signe de danger, elles se dressent sur leurs pattes arrières, sifflent puis plongent au fond du terrier après avoir averti la colonie de la présence d'un prédateur (renard, coyote, furet ou rapace).
La ville est scindée en plusieurs villages où tous les animaux se reconnaissent en effectuant des embrassades rituelles et en se touchant le nez. Chaque groupe est régi par un mâle dominant, parfois accompagné d'un subordonné (un autre mâle ou une femelle), qui menace les intrus. Les conflits sont cependant rares, particulièrement en été, période durant laquelle la nourriture est abondante et les limites de la troupe fluctuantes. Quand la surpopulation menace un groupe, ce sont les plus vieux animaux qui émigrent vers les « faubourgs » de la ville, laissant leur terrier aux plus jeunes. Cela permet d'éviter la consanguinité et la disparition de subadultes encore inexpérimentés.
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Écrit par
- Marie-Claude BOMSEL : professeur au Muséum national d'histoire naturelle, Paris
Classification
Média
Autres références
-
RONGEURS ET LAGOMORPHES
- Écrit par Robert MANARANCHE et Pierre-Antoine SAINT-ANDRÉ
- 2 872 mots
- 14 médias
Les chiens de prairie (Cynomys), à l'allure de marmotte, sont des animaux communs de l'ouest des États-Unis, où ils constituent des colonies nombreuses. Leurs terriers, profonds et compliqués, sont marqués à la surface du sol par le monticule des déblais extraits. En cas de danger, le cri d'alarme...