CHIKUNGUNYA
Le chikungunya (abrégé en chik) est une maladie provoquée par un virus, le virus chikungunya (noté CHIKV), transmise par un insecte vecteur du genre Aedes, tout particulièrement Aedesalbopictus ou « moustique tigre », espèce proche de celles qui transmettent la dengue et la fièvre jaune, deux autres arboviroses (maladies transmises par les insectes).
La maladie a été décrite pour la première fois en 1952 dans la Tanzanie actuelle par M. C. Robinson. Cependant, il ne s’agit pas d’une maladie émergente, mais plutôt endo-épidémique : des épidémies d’une maladie dont les signes correspondent au chikungunya ont été décrites à plusieurs reprises depuis le xviiie siècle. La maladie se caractérise par un brutal épisode fébrile, des maux de tête et des douleurs articulaires et musculaires, particulièrement aux extrémités, mais souvent généralisées. La difficulté à se déplacer, l’attitude « courbée en deux » des patients, explique le nom donné à la maladie : chikungunya en makondé (langue bantoue parlée au sud-est de la Tanzanie où la maladie a été décrite et où elle est endémique) signifie « qui tombe ou marche courbé en avant ». Le diagnostic est posé sur la base de ces symptômes. Un diagnostic rétrospectif d’exposition au virus est réalisé par la mesure des anticorps antivirus dans le sang. En janvier 2013, la Haute Autorité de santé a validé un test biologique rapide et très sensible de la présence du virus, par amplification de son ARN viral (RT-PCR).
Le traitement de la maladie
Il n’existe pas de traitement spécifique de la maladie, mais seulement des traitements symptomatiques : on traite les douleurs et l’inflammation avec toute la gamme des médicaments anti-inflammatoires, choisis selon la gravité de l’atteinte. Un médicament antipaludéen, la chloroquine, est active in vitro sur le virus mais faiblement efficace chez le malade. La maladie, fortement invalidante, cède généralement en quelques jours mais peut persister des semaines, voire des mois. La mortalité due au seul virus chikungunya demeure très faible, mais l’infection peut devenir mortelle chez des patients atteints d’une autre affection, dans une proportion de un pour mille. Ainsi, après l’épidémie de 2006 dans l’île de La Réunion, qui a affecté également tout l’est de l’Afrique et l’océan Indien, on a recensé 244 000 cas (un tiers de la population) avec 203 décès, dont seulement une partie, surtout chez les enfants et des personnes âgées, était possiblement attribuable au virus, en l’absence d’autres causes.
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Écrit par
- Gabriel GACHELIN : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur
Classification
Médias
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