CHILOÉ
Suivant une orientation nord-sud, parallèlement au littoral du Chili dont elle fait partie, l'île de Chiloé s'étend entre le 42e et le 43e degré de latitude sud. Modelé à la limite des glaciations quaternaires, le milieu insulaire doit à l'importance des restes morainiques et fluvio-glaciaires et à un climat encore peu rigoureux, une mise en valeur ancienne. Les cultures y sont possibles grâce à des températures estivales de 14 à 15 0C et d'abondantes précipitations (1 880 mm/an) expliquent les vastes étendues boisées contrariées seulement sur les plateaux à l'altitude de 800 mètres par les vents du Pacifique.
Le plus méridional et l'un des plus anciens foyers de peuplement des Andes pacifiques abrite une population dense, qui vit principalement de la salmoniculture et du tourisme, activités qui se sont développées au milieu des années 1990 et ont supplanté le ramassage des coquillages et l'agriculture rudimentaire (blé, pommes de terre, ovins), les récoltes étant elles-mêmes toujours sujettes aux aléas climatiques. Une forte pression démographique a entraîné la subdivision des terres, mais l'occupation rurale reste limitée aux rives de la « Méditerranée » chilote, réserve de pêche et principale voie de communication. Ce surpeuplement relatif d'une étroite bande côtière a, depuis la fin du xixe siècle, poussé de nombreux migrants vers la Patagonie et vers Santiago. L'ouverture de chemins a facilité l'extension du défrichement vers l'intérieur de l'île. Le ramassage des coquillages pour les conserveries de Calbuco (province de Llanquihue) constitue une importante activité d'appoint, tandis que l'industrie — mis à part la salmoniculture — n'est représentée dans l'île que par de petites scieries isolées. Le tourisme, en développement, repose sur le patrimoine paysager et architectural de l'île, pourvue de centaines d'églises — dont certaines en bois — construites entre le xviiie siècle et le début du xxe siècle, et inscrites, depuis 2000, au patrimoine mondial de l'humanité par l'U.N.E.S.C.O.
Petits centres administratifs et commerciaux, Ancud (27 292 hab. en 2002), capitale de la province de Chiloé de 1937 à 1974, et Castro (29 148 hab.) doivent leur existence à quelques échanges avec la zone rurale avoisinante, ainsi qu'au régime d'importations libres dont elles bénéficient. Toutefois, Puerto Montt (153 118 hab. en 2002), capitale et principal port de la province de Llanquihue, étend son influence sur toute la zone chilote et capte l'essentiel des échanges ; c'est la seule ville de la région à posséder un aéroport international.
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Écrit par
- Hélène LAMICQ : chargée de cours à l'université de Paris-VII
Classification
Média
Autres références
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CHILI
- Écrit par Raimundo AVALOS , Olivier COMPAGNON , Encyclopædia Universalis , Roland PASKOFF , Sergio SPOERER et Sébastien VELUT
- 19 444 mots
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