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CHIMIE Chimie durable

La plupart des produits que nous consommons ou utilisons ont, à l'une ou l'autre des étapes de leur fabrication, subi une transformation ou un traitement reposant sur des procédés chimiques. Mais le grand public n'en est pas toujours conscient, et l'image de la chimie au sein de la société est entachée du souvenir de catastrophes aux conséquences humaines ou écologiques lourdes. De tels événements restent exceptionnels ; en revanche, de manière continue tout au long de sa phase d'expansion, l'industrie chimique a libéré de manière non contrôlée de grandes quantités de substances dans les airs, les eaux et les sols – cette dilution était alors considérée comme la meilleure solution aux problèmes de pollution. La prise de conscience relativement récente de l'étendue et des effets de cette pollution a imposé la nécessité de changer le mode de développement de l'industrie chimique. Une réflexion sur une « réforme de la chimie » s'est engagée dans le cadre de celle sur l'impact des activités humaines sur l'environnement.

Apparue dans les années 1970, la notion de développement durable (sustainable development) a été précisée en 1987 dans le rapport Notre Avenir à tous (Our Common Future) de la Commission mondiale sur l'environnement et le développement (commission Brundtland) : « Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. » La déclaration de Rio, établie au Sommet de la Terre en 1992 – à la suite duquel une Commission du développement durable a été constituée pour assurer le suivi de la mise en œuvre des accords de ce sommet –, précise que le développement de l'humanité ne saurait être durable que s'il parvient à concilier les trois piliers du développement : l'économie, le social et l'environnement. Ce concept servira de cadre aux réflexions ultérieures sur l'évolution des industries polluantes, dont l'industrie chimique fait partie. La chimie peut contribuer à un développement durable, par exemple en mettant au point des produits de substitution, moins dangereux que les produits toxiques qu'ils peuvent remplacer. Il s'agit alors d'une « chimie pour le développement durable ». Mais la chimie peut aussi modifier ses propres modes de fonctionnement industriels et de recherche pour devenir une activité qui se plie aux exigences de durabilité. On parle dans ce cas de chimie durable, appellation qui désigne une pratique de la chimie compatible avec un développement durable.

Initiatives publiques et privées

Depuis le milieu des années 1980, de nombreuses initiatives publiques et privées ont été prises pour développer une chimie durable.

Les initiatives privées (Responsible Care et sa déclinaison française Engagement de progrès de l'industrie chimique française, SusChem...) reposent sur le volontariat d'entreprises qui s'engagent à mettre au point et diffuser des procédés de chimie durable. Les buts poursuivis sont la mise en place de mécanismes d'autorégulation des activités de l'industrie chimique et une amélioration de l'image de ces industries auprès du grand public.

Les sociétés savantes sont également à l'origine d'initiatives de promotion de la chimie durable à l'échelle nationale (projet « Chimie pour un développement durable » lancé en mars 2006 par la Société française des chimistes) ou internationale (cycle de conférences internationales sur la chimie verte et durable de l'Union internationale de chimie pure et appliquée, inauguré à Dresde en septembre 2006).

Du point de vue de la réglementation, les Nations unies et l'Europe mettent en place de nouvelles politiques de gestion des produits chimiques à partir des années 2000, avec,[...]

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Écrit par

  • : docteur en chimie théorique, professeur agrégé à l'École normale supérieure

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Médias

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Déshydrohalogénation

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