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CHIMIOTHÉRAPIE ANTIBACTÉRIENNE

En 1927, la firme pharmaceutique allemande I.G. Farben recrute Gerhard Domagk (1895-1964), avec un objectif : trouver un médicament anti-infectieux pouvant être administré par voie générale. Parmi les produits candidats, remarqués par Domagk, figure un colorant azoïque, la chrysoïdine, étudiée dès 1913 par P. Eisenberg. L'idée lui vient de greffer un radical sulfamide (SO2-NH2) à ce colorant azoïque à l'instar de la technique de facilitation de la prise des teintures par la laine. L'expérience est concluante. Domagk dépose un brevet le 7 novembre 1931. R. Foerster rapporte, le 17 mai 1933, au congrès de la Société de dermatologie de Düsseldorf, le cas d'un enfant, âgé de dix mois, traité en 1932 par la sulfamidochrysoïdine (Prontosil), pour une septicémie à staphylocoques. Les travaux expérimentaux ne sont publiés que tardivement, en février 1935. C'est Ernest Fourneau et son équipe qui découvrent en 1935 à l'Institut Pasteur les raisons pour lesquelles le Prontosil était actif in vivo, et inactif in vitro. Le médicament avait besoin d'être hydrolysé dans l'organisme pour être antibactérien : le colorant ne fait rien à l'affaire. C'est bien la partie sulfamide qui est active. Domagk se voit décerner le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1939.

— François CHAST

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Écrit par

  • : pharmacien des hôpitaux, chef du service pharmacologie-toxicologie de l'Hôtel-Dieu, Paris

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