CHINE Économie
Capitale | Pékin |
Population |
1 410 710 000 habitants
(2023) |
Produit intérieur brut par habitant (PIB par hab.) |
12 614 $
(2023) |
Article modifié le
À partir de la fin des années 1970, la Chine a fait de la modernisation de son économie une priorité qui l'a conduite à abandonner progressivement les principes de planification et d'autarcie en vigueur pendant la période maoïste et post-maoïste (1949-1978), pour faire place aux mécanismes de marché et s'ouvrir aux échanges internationaux. La transition est encore inachevée comme le montrent les efforts en cours pour instaurer un véritable système bancaire, un régime de protection sociale, un cadre juridique ; mais l'économie chinoise connaît depuis 1979 une croissance exceptionnellement rapide qui la situe depuis 2010 au deuxième rang des puissances mondiales.
La Chine doit cet essor, d'une part, à la mobilisation de ses vastes ressources internes et, d'autre part, à sa capacité de tirer parti de la mondialisation. Depuis 1978, la population active a doublé (elle atteignait 785 millions de personnes en 2011), et un effort d'investissement considérable a été fait pour moderniser l'industrie et développer les infrastructures. La productivité du travail a augmenté grâce à l'essor des emplois non agricoles et à la mise en œuvre de nouvelles techniques de production et de gestion. La Chine a aussi attiré beaucoup d'investissements étrangers qui ont joué un rôle décisif et créé de nouvelles capacités de production industrielle dans les secteurs porteurs de la demande intérieure et internationale.
Le niveau de vie des Chinois s'est considérablement amélioré, même si depuis les années 1990 les inégalités ont eu tendance à se creuser. Le revenu par habitant de la Chine la classe encore parmi les pays en développement et elle est devenue une grande puissance par le poids du nombre avant d'être riche. À cet égard, l'émergence de l'économie chinoise se distingue de la montée en puissance de celle du Japon dans les années 1960 et 1970. Les transformations économiques et sociales en Chine sont loin d’être terminées : elles se poursuivent au rythme dicté par l'accélération de l'exode rural et de l'urbanisation ainsi que par l’évolution des échanges commerciaux et financiers avec le reste du monde.
Le poids pris par la Chine dans les échanges internationaux lui donne désormais une influence considérable sur l'économie mondiale. Cette influence est plus ressentie encore depuis l’éclatement de la crise économique mondiale en 2008. L'offre chinoise domine le marché mondial dans de nombreux secteurs et pousse à une réorganisation des productions industrielles sur le plan mondial. Les besoins en énergie et en matières premières liés à la croissance économique chinoise pèsent sur les équilibres mondiaux et sur les perspectives de dérèglement climatique.
L'économie chinoise : une longue marche vers la modernisation
L'absence de décollage économique avant 1949
Le milieu du xixe siècle ouvre pour la Chine une période de déclin marquée par les désordres sociaux et la pénétration étrangère. Des traités inégaux forcent l'ouverture du pays : ports ouverts au commerce extérieur, concessions étrangères dans les grandes villes, cession de Hong Kong à l'Angleterre (1841), d'une partie de la Mandchourie à la Russie (1860) et de Taïwan au Japon (1895). La présence étrangère donne naissance à un vigoureux capitalisme moderne dans les villes côtières (Shanghai, Canton, Nankin), avec des prolongements vers l'intérieur le long des fleuves et des voies ferrées. Une classe d'entrepreneurs chinois s'affirme et l'industrie progresse, essentiellement textile et concentrée à Shanghai. L'industrie lourde se développe en Mandchourie sous l'occupation japonaise, de 1931 à 1945. Mais l'économie moderne reste ainsi circonscrite à quelques îlots dans un monde préindustriel. Les enclaves modernes n'ont aucun effet[...]
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Écrit par
- Françoise LEMOINE : économiste, conseillère au Centre d'études prospectives et d'informations internationales
- Thomas VENDRYES : maître de conférences en science économique à l'École normale supérieure de Paris-Saclay
Classification
Médias
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