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CHINE, histoire, de 1949 à nos jours

Nom officiel

République populaire de Chine (CN)

    Chef de l'État

    Xi Jinping (depuis le 14 mars 2013)

      Chef du gouvernement

      Li Qiang (depuis le 11 mars 2023)

        Capitale

        Pékin

          Langue officielle

          Chinois mandarin

            Les étapes de la démaoïsation

            Depuis 1976, la Chine populaire n'a cessé de dérouler les spires et les méandres de la démaoïsation ou de la réforme du système communiste. Cette évolution est parfois passée par des étapes d'affrontement politique à l'intérieur du Parti communiste (IIIe plénum en novembre-décembre 1978, Ve plénum en février 1980, XIIe congrès en septembre 1982, limogeage de Hu Yaobang en janvier 1987 puis de Zhao Ziyang en juin 1989). La progression est marquée par des cycles, c'est-à-dire que des pauses et des retours en arrière, parfois radicaux, ont pu à plusieurs reprises faire penser à un arrêt complet du processus. Mais l'ampleur des changements intervenus, de la décollectivisation des campagnes à l'essor des entreprises privées et collectives, de la libéralisation culturelle au désengagement du parti dans la société, de l'ouverture vers l'extérieur à l'essor du dynamisme commercial, font de la Chine post-maoïste un cas unique dans les annales du communisme au pouvoir.

            Ces événements ont été entièrement dominés par la figure, tantôt sarcastique, tantôt impériale, de Deng Xiaoping. Vétéran de la révolution, survivant des purges, despote éclairé ou modernisateur autoritaire, il a surtout fait preuve d'une intelligence politique qui lui a permis de déjouer tous les pièges de la démaoïsation, à la différence de Nikita Khrouchtchev en Union soviétique. À chaque choix crucial entre dogmatisme et réformes, il a finalement dirigé le pays vers ces dernières, quitte à faire des concessions à ses collègues conservateurs.

            L'héritage maoïste en question (1977-1988)

            L'interrègne de Hua Guofeng

            L'équipe qui gouverne la Chine au lendemain de la purge de la bande des Quatre est confrontée à des problèmes insolubles. D'un côté, la dénonciation des radicaux maoïstes implique une purge de l'appareil administratif, et soulève souvent l'enthousiasme populaire : l'hiver de 1976-1977 prend parfois des allures de Thermidor sanglant, comme dans le Sichuan, où des comités révolutionnaires entiers vont au poteau d'exécution. D'un autre côté, les héritiers de Mao sont soumis à diverses pressions : celles des cadres qui demandent leur réhabilitation, à commencer par Deng Xiaoping, et des militaires qui, excédés par l'ultramaoïsme, les appuient souvent. Mais c'est aussi une partie de la population qui interprête la chute des ultramaoïstes comme la fin d'une dynastie : la campagne contre la bande des Quatre (ou des Cinq, comme nombre de Chinois disent, y incluant Mao...) résonne du récit des persécutions et des atrocités de la révolution culturelle. Les activités privées, du commerce à l'Opéra de Pékin, reprennent spontanément. Hua Guofeng, fédérateur d'occasion d'un centre maoïste qui se veut modéré, tente d'abord d'endiguer la démaoïsation. Tandis que les dénonciations de Deng se poursuivent, il prépare un dernier volume des Œuvres choisies de Mao, entame la construction d'un mausolée à Pékin, et s'en tient à la restauration de l'ordre classique : rétablissement des examens et de la hiérarchie salariale, arrêt des mobilisations massives de main-d'œuvre dans les campagnes.

            Ce maoïsme modéré, contradiction dans les termes, ne dure pas. En février-mars 1977, plusieurs commandants militaires et dirigeants provinciaux font pression, brutalement parfois, pour obtenir la réhabilitation de Deng. En mai 1977, le plus pragmatique et réformateur des textes jamais écrits par Mao (Des « Dix Grandes Relations », avr. 1956) est publié pour la première fois, et sera désormais rituellement invoqué pour justifier les changements. En juillet 1977, à la veille du XIe congrès, Deng Xiaoping est réhabilité, apparemment sans condition, à la troisième place du régime. Vice-président[...]

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            Écrit par

            • : directeur de recherche émérite au CNRS, Centre d'études et de recherches internationales-Sciences Po
            • : maître de conférences à l'Institut national des langues et civilisations orientales, maître de recherche à l'Institut français des relations internationales
            • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

            Classification

            Médias

            Chine : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

            Chine : drapeau

            1945 à 1962. La décolonisation - crédits : Encyclopædia Universalis France

            1945 à 1962. La décolonisation

            Armée populaire de libération - crédits : Three Lions/ Getty Images

            Armée populaire de libération

            Autres références

            • CHINE AU XXe SIÈCLE - (repères chronologiques)

              • Écrit par
              • 385 mots

              1912 Proclamation, le 1er janvier à Nankin, de la République chinoise par Sun Yat-sen. Abdication du dernier empereur, Puyi, sous la pression du général Yuan Shikai (12 février). Création du Guomindang (août) qui prend la succession de la Ligue jurée de Sun Yat-sen.

              4 mai 1919 Manifestation...

            • CHINE, chronologie contemporaine

              • Écrit par Universalis
            • CHINE - Politique étrangère contemporaine

              • Écrit par
              • 11 199 mots
              • 6 médias

              Depuis 1979 et le lancement des réformes par Deng Xiaoping, la diplomatie de la République populaire de Chine est au service des quatre objectifs majeurs suivants : le développement économique du pays, l’affirmation et la consolidation de son statut de grande puissance, la réunification de la nation...

            • PROCLAMATION DE LA RÉPUBLIQUE POPULAIRE DE CHINE

              • Écrit par
              • 240 mots
              • 1 média

              La République populaire de Chine est proclamée par Mao Zedong à Pékin le 1er octobre 1949, vingt-huit ans après la fondation du Parti communiste chinois, qui conquiert ainsi le pouvoir après des années de guerre civile contre les nationalistes du Guomindang. Confirmant l'expansion du communisme...

            • ALBANIE

              • Écrit par , , et
              • 22 072 mots
              • 9 médias
              ...membres du parti furent alors exclus pour leurs déclarations favorables à l'égard de Moscou. Ce schéma devait se reproduire en 1975, préludant à la rupture sino-albanaise de 1978. Dès juin 1973, Fadil Paçrami, responsable de la propagande du parti à Tirana, et Todi Lubonja, directeur de la radio-télévision,...
            • ANTHROPOLOGIE DES ZOONOSES

              • Écrit par et
              • 3 954 mots
              • 4 médias
              ...conduit alors à problématiser les frontières entre le sauvage, le domestique et l’humain, que les pathogènes brouillent lorsqu’ils les franchissent. En Chine, le scénario de transmission de la grippe des oiseaux aquatiques aux volailles est compliqué par l’existence de fermes où les canards sauvages...
            • ARMÉE ROUGE, Chine

              • Écrit par
              • 1 016 mots
              • 4 médias

              « Le pouvoir est au bout du fusil » : quand Mao Zedong énonce, en novembre 1938, cette formule désormais célèbre, il parle en orfèvre. Il fait la guerre à Tchiang Kaï-chek depuis plus de dix ans. Il lui faudra encore combattre plus d'une décennie pour prendre le pouvoir en 1949. En guerre...

            • BHOUTAN

              • Écrit par , , et
              • 7 360 mots
              • 6 médias
              ...économique vis-à-vis de l’extérieur ont pour conséquence d’accroître le périmètre d’action de l’Inde au-delà de la seule politique extérieure. Lorsque la Chine commence à manifester son intérêt pour le Tibet, le Premier ministre indien Jawaharlal Nehru, qui ne souhaite pas voir l’influence de son puissant...
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