CHINE Politique étrangère contemporaine
Nom officiel | République populaire de Chine (CN) |
Chef de l'État | Xi Jinping (depuis le 14 mars 2013) |
Chef du gouvernement | Li Qiang (depuis le 11 mars 2023) |
Capitale | Pékin |
Langue officielle | Chinois mandarin |
Les principaux partenaires de la Chine
Les principaux partenaires de la Chine sont et resteront les États-Unis, d’abord, puis le Japon, pour des raisons à la fois économiques et stratégiques. Avec l’Union européenne (UE), ces pays se situent parmi les principaux marchés extérieurs de la RPC : ils écoulent plus des deux tiers des exportations chinoises ; malgré une volonté de découplage partiel qui se manifeste à la fois à Washington et à Pékin depuis le lancement de la guerre économique contre la Chine par l’administration Trump en 2018, ces pays constituent aussi pour l’économie chinoise une source essentielle d’investissements extérieurs et de technologies modernes. Mais, en même temps, la Chine s’efforce de mieux s’intégrer à son environnement régional, à la fois économiquement et politiquement, mettant en avant depuis le début des années 2000 une diplomatie de « bon voisinage » qui a porté ses fruits. Celle-ci s’est avant tout concentrée sur les dix pays de l’ASEAN – avec lesquels elle cherche depuis 2002 à mettre provisoirement entre parenthèses (sans toutefois y parvenir) les conflits territoriaux et maritimes de la mer de Chine méridionale – et sur la Corée du Sud. De telle sorte que l’ASEAN est devenue en 2020 le premier partenaire commercial de la Chine, devant l’UE (878 milliards de dollars contre 828 milliards de dollars en 2021), et que Séoul commerce presque autant que Tōkyō avec Pékin (360 milliards de dollars contre 371 milliards de dollars en 2021). Cependant, cette stratégie de bon voisinage s’est rapidement étendue à ses voisins continentaux, comme la Russie, les États d’Asie centrale et l’Inde. Enfin, aujourd’hui, la diplomatie chinoise s’attache aussi à développer des relations de plus en plus nourries avec des régions du monde où, dans un passé récent, elle était encore très peu influente, telles que l’Afrique, l’Amérique latine et le Moyen-Orient. On le sait, elle y trouve une part croissante du pétrole, des matières premières, du bois et des produits agricoles dont son économie a besoin. Mais cet activisme diplomatique n’est pas uniquement commercial, il est aussi politique et stratégique : il est destiné à consolider le statut de très grande puissance de la Chine et son image de seul pays capable de véritablement rééquilibrer, sur tous les plans, y compris en matière idéologique et culturelle, la domination américaine. La multiplication des instituts Confucius (550 dans 162 pays en 2023), créés sur le modèle des Alliances françaises, témoigne de cette nouvelle ambition.
Une rivalité croissante avec les États-Unis
Les relations avec les États-Unis restent primordiales pour la Chine, mais sont de plus en plus conflictuelles. Fascinés par la puissance économique et militaire américaine, la société et les responsables chinois rêvent de rattraper, et désormais de dépasser, la première puissance de la planète. L’effort sans précédent de modernisation de l’APL, accéléré par Xi depuis 2012, et le projet de développement des technologies de pointe appelé « Made in China 2025 » lancé en 2015 attestent de cette volonté. Ainsi, la marine chinoise est dotée depuis 2018 d’un nombre de bateaux plus important que l’US Navy (340 contre 297 en 2022). Mais Washington n’est guère disposé à céder sa place. Déjà, en 2011, le président Obama lançait une politique de rééquilibrage en faveur de l’Asie-Pacifique. Son successeur, Donald Trump, rendit publique en 2017 une nouvelle stratégie promouvant un « Indo-Pacifique libre et ouvert » visant à mieux contenir la montée en puissance de la Chine. Depuis 2021, cette stratégie a été amplifiée par Joe Biden. Parallèlement, destinée à corriger l’immense déficit commercial américain (419 milliards de dollars en 2018), la guerre économique engagée par Trump a conduit à la négociation d’un accord dit de « phase 1 », en janvier 2020, aux termes duquel la Chine[...]
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Écrit par
- Jean-Pierre CABESTAN : directeur de recherche émérite au CNRS, chercheur à Asia Centre, Paris
Classification
Médias