- 1. Évolution générale
- 2. Préhistoire et archéologie
- 3. L'Âge du bronze
- 4. Orfèvrerie
- 5. Jade
- 6. Ivoire
- 7. Architecture
- 8. Jardins
- 9. Mobilier
- 10. Sculpture
- 11. Calligraphie et peinture
- 12. Estampes et gravures
- 13. Estampage
- 14. Céramique
- 15. Émaux
- 16. Arts populaires
- 17. Le connaisseur chinois
- 18. L'art contemporain
- 19. Bibliographie
CHINOISE CIVILISATION Les arts
Sculpture
Apparue à l'époque Shang (xviie-xie s. av. J.-C.) sous le signe prépondérant de l'animal, la sculpture chinoise liée à l'art funéraire a connu son premier épanouissement aux environs de notre ère. Son âge d'or se situe entre le ive et le xe siècle de l'ère chrétienne, en un temps où son champ élargi s'épanouit sous l'égide du bouddhisme. Au-delà du xiiie siècle commence une lente décadence due au relâchement du sentiment religieux, à la sclérose des formes et des symboles d'un art qui fut toujours, en Chine, l'œuvre d'artisans soumis à la commande.
Notre connaissance de la sculpture chinoise reste cependant incomplète ; la période ancienne apparaît toujours plus riche au fur et à mesure des découvertes archéologiques ; la période bouddhique (ive-xiiie s.) est surtout connue à travers les grands ensembles rupestres, alors que les centres provinciaux demeurent peu explorés et souvent mal définis. L'étude de l'époque tardive (xive-xixe s.), enfin, permettrait l'analyse des causes et des manifestations de la décadence, comme la découverte de créations populaires régionales encore méconnues.
La sculpture funéraire
Les guerriers découverts à partir de 1974, à proximité du tumulus de Qin Shi huangdi, permettent d'envisager l'existence d'une tradition de la sculpture monumentale. Mais, cuites et peintes après avoir été façonnées en terre, ces pièces relèvent encore du domaine de la céramique. Si nous nous limitons à la sculpture en pierre ou en bronze, les époques Zhou et Qin ne nous ont encore rien livré. Dans l'attente de nouvelles découvertes, on ne peut que faire remonter la tradition de la sculpture funéraire en Chine à l'époque des Han antérieurs (206 av. J.-C. - 9 apr. J.-C.), avec, comme témoin, une statue exécutée vers 117 avant J.-C. et faisant partie d'un ensemble placé devant la tombe du général Huo Qubing. Haute de 1,40 m, elle figure un cheval debout terrassant un homme ; le cheval est massif, la pierre est laissée pleine entre le ventre et les pattes ; l'homme est couché sur le dos, la nuque rejetée en arrière, la tête énorme remplit tout l'espace libre entre les pattes. La tension qu'exprime cette statue taillée dans le granit de même que sa date autorisent à la situer aux débuts d'un art. Deux siècles plus tard, lorsque se sera largement répandue la coutume de placer des statues de pierre devant les tombes, les tailleurs, préférant le grès facile à l'outil, donneront à leurs animaux une musculature plus nette et une plus grande liberté. Les deux lions qui gardaient le cimetière de la famille Wu au Shandong (147 apr. J.-C.) apparaissent ainsi comme des animaux à demi fantastiques, vigoureux, au corps souple et long, au cou arqué, aux flancs soulignés de sortes d'ailes. À côté de cette ronde-bosse, l'art funéraire Han nous a légué des bas- reliefs (piliers du Sichuan, par exemple) admirablement adaptés aux surfaces à décorer. Animaux symboliques, atlantes, chasseurs illustrent ici par la vigueur et la souplesse de leur modelé l'art figuratif d'une province qui fut peut-être le centre le plus vivant, le plus libre de la sculpture Han.
Au Henan et au Shandong s'élevait à l'extrémité de l'allée funéraire une chambrette en dalles de pierre destinée aux offrandes. Ces dalles, ciselées de scènes mythologiques ou quotidiennes, illustrent la vie officielle et privée des nobles de l'époque. Les scènes évoquées – processions de chars, fêtes, séances de musique, chasses, combats – alternent avec des images idéalisés d'anciens sages, de fils pieux, et avec des êtres surnaturels, des plantes et animaux imaginaires qui donnent à la scène un ton fantastique. Sur les reliefs du Wuliang ci au Shandong (147-168 de notre ère), les scènes se développent en registres superposés.[...]
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Écrit par
- Corinne DEBAINE-FRANCFORT : docteur-chercheur au C.N.R.S. (UMR 7041) , directeur de la Mission archéologique franco-chinoise au Xinjiang (Chine)
- Daisy LION-GOLDSCHMIDT : chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet
- Michel NURIDSANY : critique d'art, écrivain, commissaire d'exposition
- Madeleine PAUL-DAVID : ancien maître de recherche au CNRS, professeure honoraire à l'École du Louvre, chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet
- Michèle PIRAZZOLI-t'SERSTEVENS : directrice d'études à l'École pratique des hautes études (IVe section)
- Pierre RYCKMANS
:
reader , Department of Chinese, Australian National University - Alain THOTE : directeur d'études émérite à l'École pratique des hautes études, section des sciences historiques et philologiques, membre de l'Institut
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Médias
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