- 1. Évolution générale
- 2. Préhistoire et archéologie
- 3. L'Âge du bronze
- 4. Orfèvrerie
- 5. Jade
- 6. Ivoire
- 7. Architecture
- 8. Jardins
- 9. Mobilier
- 10. Sculpture
- 11. Calligraphie et peinture
- 12. Estampes et gravures
- 13. Estampage
- 14. Céramique
- 15. Émaux
- 16. Arts populaires
- 17. Le connaisseur chinois
- 18. L'art contemporain
- 19. Bibliographie
CHINOISE CIVILISATION Les arts
Estampes et gravures
L'estampe chinoise souffre d'une certaine méconnaissance, due à cette désinvolture que les Chinois ont toujours témoignée pour les expressions matérielles de leur culture, en particulier pour les œuvres artisanales. Seule une faible part des estampes anciennes a pu échapper à l'oubli et à la destruction. La plupart des pièces existant encore sont regroupées dans les grandes bibliothèques de Chine (l'estampe chinoise est assez mal représentée dans les collections occidentales) ; malgré un regain d'intérêt qui se manifeste aujourd'hui, grâce à l'impulsion d'intellectuels révolutionnaires (Luxun, Zheng Zhenduo), ces œuvres n'ont pas encore pu faire l'objet de reproductions suffisamment nombreuses et appropriées.
Estampe et livre
Les estampes chinoises (à l'exception des « images de Nouvel An ») sont fondamentalement liées au livre. L' imprimerie est une invention chinoise très ancienne ; certains échantillons d'ouvrages imprimés par planches xylographiques datent de l'époque Tang, mais la qualité de leur exécution fait supposer que cette technique avait déjà une longue histoire. La plus ancienne estampe est une gravure bouddhique datée de 868 qui fait montre, elle aussi, d'une technique déjà mûre. Le développement de l'imprimerie et de l'estampe sous les Tang est lié à la propagande missionnaire du bouddhisme. À la même époque s'impriment également des almanachs paysans, ainsi que divers ouvrages populaires et didactiques (médecine, divination) qui sont illustrés de gravures assez frustes.
À l'époque Song, stimulée par les commandes gouvernementales et privées aussi bien que par les initiatives d'éditeurs professionnels, l'imprimerie se développe de façon considérable et atteint son plus haut niveau de qualité. Dans les ouvrages illustrés (textes bouddhiques, classiques, livres techniques), l'estampe se fait plus fine. À l'époque Yuan commence la vogue du théâtre qui fournira aux graveurs une riche matière à illustrations. L'âge d'or du livre illustré est l'époque des Ming. Divers facteurs favorisent son épanouissement : prospérité, essor urbain, bourgeoisie commerçante avide de divertissements, pour qui les imprimeurs multiplient les éditions illustrées de pièces de théâtre et de romans. Non seulement l'habitude d'illustrer les ouvrages imprimés se généralise, mais des albums constitués surtout d'estampes apparaissent alors. Les graveurs perfectionnent leur technique ; autrefois ils composaient eux-mêmes le dessin de leurs estampes, maintenant une division du travail s'instaure : l'illustration originale est fournie par un peintre, le graveur la transpose sur sa planche avec une virtuosité de trait qui donne l'illusion du pinceau. Le résultat est d'un raffinement extrême, mais l'estampe chinoise quitte le domaine propre de la gravure pour se transformer en un habile démarquage du graphisme pictural. Le plus illustre exemple de cette féconde collaboration entre peintres et graveurs est fourni par Chen Hongshou (1598-1662) qui donna à graver plusieurs séries d'illustrations littéraires. Dans l'énorme production de pièces de théâtre et de romans illustrés, mentionnons aussi l'édition du roman Jin Ping Mei, dont les cent planches, d'un réalisme minutieux, présentent avec un sens aigu de la vie et de l'observation psychologique le miroir complet d'une société.
Estampe en couleurs
Au début du xviie siècle, un autre type d'ouvrage gagne en importance : l'encyclopédie picturale, véritable musée de poche, reproduisant un choix des chefs-d'œuvre de la peinture ; dans ce domaine, le Mo Yuan édité par Cheng Dayue marque un progrès technique par son utilisation de la couleur. L'estampe en couleurs[...]
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Écrit par
- Corinne DEBAINE-FRANCFORT : docteur-chercheur au C.N.R.S. (UMR 7041) , directeur de la Mission archéologique franco-chinoise au Xinjiang (Chine)
- Daisy LION-GOLDSCHMIDT : chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet
- Michel NURIDSANY : critique d'art, écrivain, commissaire d'exposition
- Madeleine PAUL-DAVID : ancien maître de recherche au CNRS, professeure honoraire à l'École du Louvre, chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet
- Michèle PIRAZZOLI-t'SERSTEVENS : directrice d'études à l'École pratique des hautes études (IVe section)
- Pierre RYCKMANS
:
reader , Department of Chinese, Australian National University - Alain THOTE : directeur d'études émérite à l'École pratique des hautes études, section des sciences historiques et philologiques, membre de l'Institut
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Médias
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