- 1. Évolution générale
- 2. Préhistoire et archéologie
- 3. L'Âge du bronze
- 4. Orfèvrerie
- 5. Jade
- 6. Ivoire
- 7. Architecture
- 8. Jardins
- 9. Mobilier
- 10. Sculpture
- 11. Calligraphie et peinture
- 12. Estampes et gravures
- 13. Estampage
- 14. Céramique
- 15. Émaux
- 16. Arts populaires
- 17. Le connaisseur chinois
- 18. L'art contemporain
- 19. Bibliographie
CHINOISE CIVILISATION Les arts
Céramique
La céramique chinoise se distingue par la continuité de sa tradition, dont témoigne une production s'étendant sur sept millénaires, par la précocité de ses découvertes, une maîtrise technique inégalée, une profusion et une diversité sans commune mesure avec ce qu'a pu produire l'Occident. Les perfectionnements apportés aux fours, aux textures, aux couleurs ont commandé sa constante évolution, liée d'autre part à l'histoire de la société, à la multiplicité de la commande, souvent aussi à l'irruption d'influences étrangères. Les artisans chinois atteignent spontanément la beauté par une parfaite adaptation des formes à leur fonction, un sens inné des proportions et des rythmes, une mise en valeur de toutes les virtualités de la matière. Aux yeux des Chinois, la céramique est un art bien plus qu'un artisanat : certaines pièces sont prisées à l'égal du jade, la matière noble par excellence. Collectionnée de longue date, chantée par les poètes, la céramique fut souvent réservée aux empereurs et aux princes. Elle répond aux besoins les plus divers : vaisselle d'usage, elle est d'autre part matériel de culte et mobilier funéraire ; elle sert les exigences de la vie de Cour comme celles de la classe raffinée des lettrés qui s'enchante des formes pures d'un bol ou du lustre onctueux d'une couverte. La céramique concerne non seulement la vue, mais le toucher et même l'ouïe, sensible à la sonorité émise par une porcelaine. Discrète, dépouillée, austère à certaines époques, elle est à d'autres éclatante de couleurs, vigoureuse, audacieuse.
Diversité des techniques
Le mot « céramique » est un terme général qui englobe des techniques distinctes : la poterie, ou terre cuite, obtenue à basse température (750-900 0C), qui demeure fragile et poreuse ; le grès, cuit à 1 000-1 200 0C, plus lourd et plus solide, vitrifié et devenu imperméable ; la porcelaine, que sa cuisson à 1 350 0C environ vitrifie davantage encore et rend dure, sonore, parfois blanche et translucide. À la poterie sont associées les glaçures, à base de silicate de plomb, qui lui donnent de l'éclat tout en palliant sa porosité. Les grès et les porcelaines doivent leur qualité aux couvertes, revêtements à base de feldspath et de cendres végétales, étroitement unies au corps des pièces. Dès l'époque néolithique, la poterie dénote des recherches de texture, de poli et de décor. Sous les Shang (xviie s.-1028) et les Zhou (1027-256), elle fournit, outre une vaisselle courante, la rare poterie blanche d'Anyang, des vases au poli noir, des pièces à décor incrusté. À l'époque Han (206 av.-220 apr. J.-C.), elle est en général revêtue de glaçures, souvent colorées en vert et irisées : urnes, brûle-parfum, vases hu aux formes puissantes. Rehaussés de peinture, les mingqi, objets destinés à accompagner les défunts dans l'au-delà, font revivre la Chine des Han dans son existence quotidienne, avec leurs réductions d'architectures, leurs figurines humaines et animales. Sous les Tang (618-907), ces statuettes, revêtues de glaçures polychromes, sont pleines de vitalité et de grâce. La poterie proprement dite est alors d'une grande variété de formes, tantôt purement chinoises, tantôt inspirées de modèles occidentaux ; ses glaçures, posées sur un engobe blanc, ont des coloris frais et éclatants.
Les grès, annoncés dès les Shang par des pièces cuites à haute température, apparaissent sous les Zhou, vers les ixe-viiie siècles. À la fin de cette dynastie et sous les Han se développent les protocéladons, puis les céladons de Yue à mince couverte gris-vert. À la même époque, les sombres et vigoureuses protoporcelaines portent une couverte olivâtre qui forme de longues coulures. À partir des Han, les formes et les tonalités[...]
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Écrit par
- Corinne DEBAINE-FRANCFORT : docteur-chercheur au C.N.R.S. (UMR 7041) , directeur de la Mission archéologique franco-chinoise au Xinjiang (Chine)
- Daisy LION-GOLDSCHMIDT : chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet
- Michel NURIDSANY : critique d'art, écrivain, commissaire d'exposition
- Madeleine PAUL-DAVID : ancien maître de recherche au CNRS, professeure honoraire à l'École du Louvre, chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet
- Michèle PIRAZZOLI-t'SERSTEVENS : directrice d'études à l'École pratique des hautes études (IVe section)
- Pierre RYCKMANS
:
reader , Department of Chinese, Australian National University - Alain THOTE : directeur d'études émérite à l'École pratique des hautes études, section des sciences historiques et philologiques, membre de l'Institut
Classification
Médias
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