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- 2. Préhistoire et archéologie
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- 15. Émaux
- 16. Arts populaires
- 17. Le connaisseur chinois
- 18. L'art contemporain
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CHINOISE CIVILISATION Les arts
Émaux
La technique des émaux sur métal, apparue en Chine au xive siècle, est la seule forme d'art chinois qui relève entièrement d'un apport étranger. Dès l'Antiquité, elle est connue dans le monde méditerranéen, et c'est à partir d'un centre existant en Asie Mineure au xiie siècle qu'elle a atteint la Chine. Elle y est devenue une des manifestations les plus somptueuses de l'habileté manuelle des Chinois et, plus encore, de leur sens des belles matières et des harmonies colorées. Destinés au culte, au décor ou à l'intimité du lettré, les cloisonnés chinois n'ont jamais été fabriqués pour l'exportation.
Un art du verre
Les émaux sont des verres colorés fusibles, utilisés sous forme de pâte. Ils sont insérés dans des cavités du support métallique et la pièce est cuite à une température qui les fait fondre et adhérer au métal. Parmi les procédés qui existent pour former les alvéoles – émaux champlevés, repoussés ou cloisonnés –, c'est ce dernier qui a été le plus courant en Chine, avec un support de bronze ou de cuivre et des émaux opaques. De fines bandes de métal sont posées de champ sur le fond, délimitant les décors. Sous les Ming, ces cloisons sont en bronze, fixées par une soudure métallique ; plus tard, on emploie le cuivre et une soudure végétale qui disparaît à la cuisson : c'est alors l'émail qui maintient les cloisons. Le bord apparent de celles-ci est toujours revêtu de dorure.
Évolution des cloisonnés du XVe au XIXe siècle
L'existence de cloisonnés Yuan est attestée par des textes chinois anciens, mais aucune pièce du xive siècle ne nous est parvenue. Les émaux connus s'échelonnent entre le début du xve siècle et le milieu du xixe. Leur datation s'appuie sur les styles et les techniques plus que sur les marques, qui sont sujettes à caution, car, fondues ou incisées, elles ont pu être surajoutées. On ne peut se fier qu'à celles, très rares, qui sont incorporées au décor émaillé. Des pièces de toutes époques portent la marque de Jingtai (1450-1456) sans qu'on s'explique la vogue, en ce domaine, d'un règne par ailleurs obscur.
Au xve siècle, le décor se limite à des lotus, stylisés ou en rinceaux, des nuages, des vagues, des feuilles dressées, parfois des fruits traités avec réalisme. Le dessin, bien composé, se suffit à lui-même : les fonds sont nus, alors que, plus tard, ils seront emplis de petites cloisons en spirale pour meubler les vides et consolider les trop grandes surfaces d'émail. Les objets, lourds et généralement de petites dimensions, sont en majorité à destination bouddhique : vases, boîtes rondes, brûle-parfum. Les couleurs sont un bleu turquoise clair, un très beau bleu lapis, le blanc, le jaune, le rouge et un vert sombre presque noir. Assez souvent, deux tons se fondent l'un dans l'autre à l'intérieur d'une même cellule. Vers la fin du siècle apparaît le « rose Ming », fait de l'association de particules rouges et blanches : c'est la première couleur « mélangée ».
Au xvie siècle, les rinceaux sont plus chargés et l'on rencontre des emblèmes bouddhiques, des lions, des dragons, des paysages, des bordures. Les formes sont surtout des plats, des bols et des vases. Un vert clair, un brun translucide et de nouveaux tons mélangés apparaissent. Au siècle suivant, certaines pièces imitent les bronzes archaïques. Le décor, outre les rinceaux de lotus, comprend des dragons et des phénix, des plantes fleuries, des oiseaux. Les formes se diversifient : panneaux décoratifs, animaux en ronde bosse, sceptres, chandeliers, et la gamme des couleurs s'enrichit d'une grande variété de tons mélangés. Au xviiie siècle, on enregistre une production massive, sans doute dès la création, en 1680, d'un atelier impérial à Pékin. Des pièces[...]
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Écrit par
- Corinne DEBAINE-FRANCFORT : docteur-chercheur au C.N.R.S. (UMR 7041) , directeur de la Mission archéologique franco-chinoise au Xinjiang (Chine)
- Daisy LION-GOLDSCHMIDT : chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet
- Michel NURIDSANY : critique d'art, écrivain, commissaire d'exposition
- Madeleine PAUL-DAVID : ancien maître de recherche au CNRS, professeure honoraire à l'École du Louvre, chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet
- Michèle PIRAZZOLI-t'SERSTEVENS : directrice d'études à l'École pratique des hautes études (IVe section)
- Pierre RYCKMANS
:
reader , Department of Chinese, Australian National University - Alain THOTE : directeur d'études émérite à l'École pratique des hautes études, section des sciences historiques et philologiques, membre de l'Institut
Classification
Médias
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