- 1. Évolution générale
- 2. Préhistoire et archéologie
- 3. L'Âge du bronze
- 4. Orfèvrerie
- 5. Jade
- 6. Ivoire
- 7. Architecture
- 8. Jardins
- 9. Mobilier
- 10. Sculpture
- 11. Calligraphie et peinture
- 12. Estampes et gravures
- 13. Estampage
- 14. Céramique
- 15. Émaux
- 16. Arts populaires
- 17. Le connaisseur chinois
- 18. L'art contemporain
- 19. Bibliographie
CHINOISE CIVILISATION Les arts
Arts populaires
Malgré leur profonde originalité, les arts populaires de la Chine ne sont appréciés à leur juste valeur ni dans leur propre pays ni dans les autres pays. Sans doute des recherches approfondies ont-elles été entreprises sur les œuvres à caractère décoratif (broderies, papiers découpés) ou étroitement associées à la religion (« images de Nouvel An »). Mais de nombreux domaines de la culture matérielle restent encore à explorer. Les enquêtes et les collectes faites par des étrangers vivant en Chine dans la première moitié du xxe siècle n'en ont que plus de prix. Leurs études, conduites souvent avec une grande rigueur, concernent cependant un nombre limité d'objets (enseignes des échoppes, jouets du Nouvel An, etc.) et des aires géographiques strictement circonscrites. D'autres objets, comme les céramiques d'usage ou les vanneries, n'ont pas suscité jusqu'à présent un intérêt à la mesure de ce qu'ils représentent dans l'environnement quotidien chinois.
En Chine même, plusieurs facteurs ont fait négliger parmi les œuvres populaires celles où l'on ne percevait pas une intention esthétique éminente. Ainsi, à la fin de l'Empire, la virtuosité a été pour les élites l'un des critères majeurs d'appréciation du goût, et cette esthétique a fait inévitablement apparaître l'art populaire comme naïf ou archaïque. Plus tard, des intellectuels chinois se sont certes intéressés aux arts et aux traditions populaires de leur pays, mais ils ont privilégié le folklore. La culture matérielle proprement dite est restée dans l'ombre. Dans ces conditions, il ne pouvait se constituer un mouvement esthétique comparable au mingei, mouvement déjà en gestation dans la culture du Japon préindustriel mais remarquablement animé par un Yanagi Sôetsu (1889-1961).
Art déprécié ou simplement ignoré des lettrés, l'art populaire ne s'en est pas moins transmis et enrichi continûment jusqu'à la fin de l'Empire. Puis les bouleversements occasionnés au xxe siècle par les guerres, par les aléas politiques de tous ordres, révolution culturelle comprise, et maintenant par l'industrialisation accélérée du pays ont eu raison des œuvres les plus fragiles. Ils ont provoqué un brassage des objets dommageable à l'identification des provenances et des dates de fabrication. Plus grave, ils ont abouti à la disparition d'un grand nombre de techniques dans un laps de temps très bref. Cette rupture dans la transmission des savoirs a scellé définitivement le déclin qualitatif des pièces produites et consacré la perte de traditions qui appartenaient autant à des artisans spécialisés, laqueurs ou potiers, qu'aux paysans eux-mêmes. Aujourd'hui, c'est davantage vers les campagnes que vers les villes qu'il convient de rechercher des traditions encore vivantes du passé.
Ces traditions s'étaient pourtant jouées de la contrainte, naturelle celle-là, qu'imposaient les matériaux disponibles : assez peu de bois, très peu de pierres, mais de la terre ou de l'argile en abondance sur tout le territoire ; de la paille, du bambou ou du roseau, du chanvre, de la soie ou du coton en proportions inégales selon les régions. L'invention dont ont fait preuve ceux qui ont travaillé ces matières n'en est que plus évidente : on la mesure aussi bien dans un vêtement de pluie tressé en paille de riz que dans une rape à gingembre taillée et chevillée entièrement en bambou, ou encore dans ces oreillers de porcelaine que l'on remplit d'eau froide en été. Mais, si les objets usuels trahissent bien souvent de la part de leurs artisans la recherche d'une adaptation parfaite à la fonction, ils ne satisfont pas pour autant à l'idée que nous avons du confort. Et ni les matières, ni les formes, ni les catégories ne correspondent tout à fait aux nôtres. A fortiori, l'ornementation, quand[...]
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Écrit par
- Corinne DEBAINE-FRANCFORT : docteur-chercheur au C.N.R.S. (UMR 7041) , directeur de la Mission archéologique franco-chinoise au Xinjiang (Chine)
- Daisy LION-GOLDSCHMIDT : chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet
- Michel NURIDSANY : critique d'art, écrivain, commissaire d'exposition
- Madeleine PAUL-DAVID : ancien maître de recherche au CNRS, professeure honoraire à l'École du Louvre, chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet
- Michèle PIRAZZOLI-t'SERSTEVENS : directrice d'études à l'École pratique des hautes études (IVe section)
- Pierre RYCKMANS
:
reader , Department of Chinese, Australian National University - Alain THOTE : directeur d'études émérite à l'École pratique des hautes études, section des sciences historiques et philologiques, membre de l'Institut
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Médias
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