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CHINOISE CIVILISATION Les arts

L'art contemporain

En Chine, l'art contemporain est un produit d'importation. En Occident, il se développe à partir d'une histoire, certes constamment remise en cause, mais inlassablement poursuivie. Ainsi Buren peut-il se réclamer de Matisse, Stella de Caravage. En Chine, l'art contemporain ne marque pas seulement une rupture radicale avec la tradition asiatique lettrée, c'est tout simplement un moyen d'expression autre, qui apparaît à la fin des années 1970. Cet art, rapidement assimilé par les jeunes Chinois se développe alors, accompagnant les avancées victorieuses de l'économie.

On doit se pénétrer de ces évidences pour bien comprendre, sur fond de réussite économique libérale et de pouvoir communiste, à la fois le dynamisme de la scène artistique chinoise récente, les réussites de l'art vidéo à la fin des années 1990, les nombreux voyages et séjours des artistes à l'étranger, les fortes sommes atteintes par les œuvres contemporaines chinoises en vente publique à New York, à Londres et à Hong Kong, en 2008, la chute des cotes en 2009... et le retour de la censure aujourd'hui.

Le tournant des années 1970

Certes, des artistes chinois sont venus peindre à Paris au début du xxe siècle. Rentrés dans leur pays frottés de modernité européenne, ils eurent en fait peu d'influence sur la création chinoise des années 1920 et des décennies suivantes. Sans vrai passé, l'art contemporain chinois naît d'une décision : celle de Mao Zedong, en 1950, d'importer le modèle réaliste socialiste soviétique en Chine dans le contexte du rapprochement avec l'U.R.S.S. Le champ de l'art se réduit alors à celui de la propagande figurant, dans des postures héroïques, des paysans, des ouvriers et Mao sur des affiches peintes à la main. Les techniques de la soie et de l'encre sont alors abandonnées au profit de l'huile et de la toile. Pour mesurer la révolution que cela représente, il faut rappeler que la peinture à l'huile était ravalée par les peintres lettrés au rang d'artisanat d'art. À travers la technique de l'huile, c'est la possibilité de reprendre et de corriger le « geste premier » qui les gênait, alors que la peinture à l'encre sur soie privilégie la spontanéité alliée à la maîtrise.

Au début des années 1970, en l'absence d'atelier de peinture à l'huile, il faut tout inventer, se grouper pour apprendre. Tout commence pour l'art contemporain chinois, après la révolution culturelle (1966-1976) et la mort de Mao (1976), quand naît le mythique groupe des Étoiles (Xing Xing). Composé de Huang Rui, Wang Keping, leaders du groupe qui comprend une dizaine de membres dont une femme, Li Shuang, les Étoiles s'inventent dans l'urgence, sans lieu pour exposer si ce n'est les appartements des diplomates étrangers, parfois la rue. La parole se libère. Les verrous sautent. On ose beaucoup dans une atmosphère électrique.

Le 27 septembre 1979, les Étoiles n'ont pas reçu l'autorisation d'exposer à l'intérieur du Musée national des beaux-arts, leur travail étant jugé trop expérimental. Ils accrochent alors leurs toiles, leurs dessins leurs gravures à l'extérieur, sur les grilles entourant le bâtiment. Deux jours plus tard, la police interdit l'intervention, certes, mais pendant deux jours on s'est précipité pour la voir.

Des artistes se solidarisent avec eux, défilent, exigent la liberté d'expression. Un an après, les artistes du groupe des Étoiles obtiennent l'autorisation de monter leurs œuvres à l'intérieur du musée, au dernier étage. Le succès est incontestable : 80 000 personnes viennent voir l'exposition qui dure 16 jours.

La réponse ne se fait pas attendre : en 1983, une association d'artistes hostiles, forte d'un millier de membres,[...]

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Écrit par

  • : docteur-chercheur au C.N.R.S. (UMR 7041) , directeur de la Mission archéologique franco-chinoise au Xinjiang (Chine)
  • : chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet
  • : critique d'art, écrivain, commissaire d'exposition
  • : ancien maître de recherche au CNRS, professeure honoraire à l'École du Louvre, chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet
  • : directrice d'études à l'École pratique des hautes études (IVe section)
  • : reader, Department of Chinese, Australian National University
  • : directeur d'études émérite à l'École pratique des hautes études, section des sciences historiques et philologiques, membre de l'Institut

Classification

Médias

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Vase rituel en forme de tigre, dynastie Shang, Chine - crédits : Bequest of Grenville L. Winthrop,  Bridgeman Images

Vase rituel en forme de tigre, dynastie Shang, Chine

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-200 à 200 apr. J.-C. La loi romaine

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