- 1. Évolution générale
- 2. Préhistoire et archéologie
- 3. L'Âge du bronze
- 4. Orfèvrerie
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- 7. Architecture
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- 9. Mobilier
- 10. Sculpture
- 11. Calligraphie et peinture
- 12. Estampes et gravures
- 13. Estampage
- 14. Céramique
- 15. Émaux
- 16. Arts populaires
- 17. Le connaisseur chinois
- 18. L'art contemporain
- 19. Bibliographie
CHINOISE CIVILISATION Les arts
L'Âge du bronze
Bien que des incertitudes subsistent encore sur les débuts de la métallurgie en Chine, les premières étapes de son développement ne semblent pas globalement différentes de ce qui a été observé pour le Proche-Orient ancien. Cependant, à partir de 1600 avant J.-C. environ, l'art du bronze se signale par une profonde originalité. Le prestige considérable dont il jouit dès ce moment va faire de lui une des expressions majeures de l'art chinois pendant plus d'un millénaire.
Des origines encore mal connues
De menus objets en bronze et en cuivre pur ont été découverts en nombre relativement grand au Gansu et au Qinghai (cultures de Majiayao, de Machang, et surtout de Qijia), et de manière sporadique au Shandong (culture de Longshan), au Hebei et en Mongolie intérieure (culture de Xiajiadian inférieur). Datés du IIIe millénaire et du début du IIe millénaire, ils sont soit fondus, soit martelés. Il est impossible néanmoins de savoir si ces premiers témoins mis au jour dans les régions occidentales et septentrionales de la Chine sont le produit d'une invention locale de la métallurgie ou s'ils ont été fabriqués à la suite d'une importation partielle ou totale de la technique.
C'est au Henan, loin de ces sites chalcolithiques, que l'art du bronze allait s'épanouir de la manière la plus remarquable dans la seconde moitié du IIe millénaire. Le fait que des contacts ont existé entre la région du cours moyen du fleuve Jaune et les contrées de l'Ouest n'explique pas pour autant l'apparition assez soudaine de vases fondus, de facture complexe, sur des sites de la culture d'Erlitou, à proximité de Luoyang (env. 1900-1500 av. J.-C.).
L'archéologie ne répond encore clairement à aucune de ces questions. On sait seulement que les techniques de céramique de la plaine centrale ont favorisé, plus qu'ailleurs sans doute, le développement de la métallurgie, avec des températures de cuisson s'élevant jusqu'à 950-1050 0C, avec l'utilisation de moules pour fabriquer de nombreuses formes en céramique.
Les premiers foyers de l'Âge du bronze
Les bronzes d'Erlitou ont été découverts à la surface du site, mais aussi dans des fosses et des tombes : il s'agit de vases rituels, de clochettes, d'armes auxquels s'ajoutent deux plaques de pectoral incrustées de turquoise.
Les vases sont des tripodes jue et jia, ayant des pieds pointus, une panse ovoïde, et une anse, les jue se distinguant des jia par la présence d'un bec verseur extrêmement effilé. Sans décor en général, et d'une facture encore gauche, ils s'apparentent aux vases en terre cuite de même type mais ils s'en différencient par la finesse des parois.
D'emblée, la technique de fonte y montre sa spécificité : ces vases ont été fondus, comme le seront tous les bronzes Shang et Zhou, non à la cire perdue, mais dans des moules segmentés dont les différentes parties sont assemblées à tenon et mortaise. Ce mode de fabrication a eu des conséquences considérables sur l'esthétique même des pièces : il se révèle particulièrement adapté à des formes régulières, en général symétriques ; une fois fondus, les vases présentent aux endroits précis où les segments se joignent des coutures, visibles lorsqu'elles n'ont pas été soigneusement ébarbées, et qui délimitent souvent des zones de décor.
C'est au début des Shang, durant la phase d' Erligang (env. xve-xive s. av. J.-C.), que se constitue le motif désigné sous le nom de taotie. Caractérisé d'abord par deux yeux ovales, il va progressivement s'enrichir de traits d'inspiration zoomorphe (naseaux, mâchoires assorties de crocs, cornes, oreilles, griffes, etc.) sans pour autant s'identifier à un quelconque animal connu. La typologie des vases rituels s'étend à de nouvelles formes.[...]
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Écrit par
- Corinne DEBAINE-FRANCFORT : docteur-chercheur au C.N.R.S. (UMR 7041) , directeur de la Mission archéologique franco-chinoise au Xinjiang (Chine)
- Daisy LION-GOLDSCHMIDT : chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet
- Michel NURIDSANY : critique d'art, écrivain, commissaire d'exposition
- Madeleine PAUL-DAVID : ancien maître de recherche au CNRS, professeure honoraire à l'École du Louvre, chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet
- Michèle PIRAZZOLI-t'SERSTEVENS : directrice d'études à l'École pratique des hautes études (IVe section)
- Pierre RYCKMANS
:
reader , Department of Chinese, Australian National University - Alain THOTE : directeur d'études émérite à l'École pratique des hautes études, section des sciences historiques et philologiques, membre de l'Institut
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Médias
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