- 1. Évolution générale
- 2. Préhistoire et archéologie
- 3. L'Âge du bronze
- 4. Orfèvrerie
- 5. Jade
- 6. Ivoire
- 7. Architecture
- 8. Jardins
- 9. Mobilier
- 10. Sculpture
- 11. Calligraphie et peinture
- 12. Estampes et gravures
- 13. Estampage
- 14. Céramique
- 15. Émaux
- 16. Arts populaires
- 17. Le connaisseur chinois
- 18. L'art contemporain
- 19. Bibliographie
CHINOISE CIVILISATION Les arts
Orfèvrerie
Un art profane
L'appel de l'or exista de tout temps en Chine, même s'il ne parvint jamais à détrôner le prestige ineffable du jade. Parmi les plus anciens objets chinois en or qui nous soient parvenus figurent les feuilles d'or découvertes dans les tombes de Xinzheng au Henan (viiie-vie s. av. J.-C.). Ces feuilles, assez épaisses et décorées en très léger relief de dragons entrelacés, étaient vraisemblablement appliquées sur des récipients ou des coffres en bois. Mais il faut attendre le grand bouleversement de l'époque des Royaumes combattants (ve-iiie s. av. J.-C.) pour voir apparaître un véritable goût pour les métaux précieux.
L'art, d'abord essentiellement religieux, tend peu à peu à devenir profane, et le luxe cesse d'être l'apanage des tombeaux. Les bronzes avec leur polychromie, leurs incrustations de turquoises, de malachite, de jade, d'argent et d'or, témoignent de l'éclat de l'époque féodale. L'art chinois est alors en relation avec des civilisations étrangères qui s'étendent très loin, de l'Asie orientale à l'Asie occidentale, à travers les régions des steppes. Des nomades de la steppe, les Chinois apprennent l'usage de l'agrafe, originellement destinée à la sellerie et à la fixation des vêtements de cuir. Très vite, l'agrafe, en or, en bronze ou même en fer, incrustée de turquoises, de jade, de pierres ou d'argent, devient en Chine une parure de prix. De même se multiplient les objets travaillés au repoussé, martelés ou encore moulés.
Peu à peu, sous les Han (iiie s. av.-iiie s. apr. J.-C.), l'usage des métaux précieux s'étend à toutes les classes riches de la société. Les agrafes de cette époque, dans leur diversité, dénotent une habileté technique prodigieuse. Sur certaines, l'incrustation est un pavage de turquoises où les petits fragments de pierre sont sertis par groupes d'un fil d'or qui forme un dessin irrégulier. Sur d'autres, les incrustations de métal alternent avec celles de pierres. D'autres encore portent un décor uniquement métallique de triangles et de losanges souvent compliqués de crochets et de volutes. Parfois, sur un fond clair d'argent adhère un motif ornemental découpé dans une feuille extrêmement mince d'un métal plus foncé, ou vice versa. Ce procédé de niellage est si parfait que le décor donne l'impression d'être peint plutôt qu'incrusté.
Aux effets géométriques et aux stylisations d'animaux viennent s'adjoindre les combats de fauves et les scènes de chasse empruntés au monde des nomades et transmis par l'art de l'Ordos (région située entre la boucle du fleuve Jaune et la Grande Muraille). Les conquêtes chinoises ouvrent en effet le pays à des influences nouvelles : procédé venu de l'ouest, la granulation fait son apparition, s'alliant aux techniques déjà connues du martelage, du repoussé et du sertissage. La tradition implantée en Chine devient rapidement florissante, comme en témoignent les nombreuses fioles et les petites plaques trouvées en Chine, les admirables pièces d'orfèvrerie découvertes à Lolang en Corée du Nord, alors colonie chinoise.
Les raffinements Han se maintiennent en Corée du Sud, aux ve-vie siècles, dans le royaume de Silla, dont les tombes princières ont livré des couronnes, des pendants d'oreilles, des ceintures, des bracelets et des clochettes en or d'une délicatesse et d'une élégance remarquables.
L'âge d'or
Cependant la grande époque de l'orfèvrerie chinoise sera celle des Tang (618-907). À l'imitation de l'Iran et de l'Inde, la vaisselle d'or et d'argent va supplanter pour un temps, à la Cour, le bronze, le laque et la céramique. Les formes et les décors de l'orfèvrerie sassanide, introduits à la cour de Chang'an par les[...]
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Écrit par
- Corinne DEBAINE-FRANCFORT : docteur-chercheur au C.N.R.S. (UMR 7041) , directeur de la Mission archéologique franco-chinoise au Xinjiang (Chine)
- Daisy LION-GOLDSCHMIDT : chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet
- Michel NURIDSANY : critique d'art, écrivain, commissaire d'exposition
- Madeleine PAUL-DAVID : ancien maître de recherche au CNRS, professeure honoraire à l'École du Louvre, chargée de mission au Musée national des arts asiatiques-Guimet
- Michèle PIRAZZOLI-t'SERSTEVENS : directrice d'études à l'École pratique des hautes études (IVe section)
- Pierre RYCKMANS
:
reader , Department of Chinese, Australian National University - Alain THOTE : directeur d'études émérite à l'École pratique des hautes études, section des sciences historiques et philologiques, membre de l'Institut
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Médias
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