CHIRURGIE ESTHÉTIQUE
Les risques
Il est clair que la plupart des patients savent aujourd'hui que la chirurgie esthétique, comme toutes pratiques chirurgicales, comporte des risques. Ils ont par contre assez de mal à les comprendre car ils entendent régulièrement parler de scandales, d'infections nosocomiales, et voient régulièrement des résultats critiquables. Ils ne savent pas précisément à qui ou à quoi les attribuer et confondent souvent les responsables.
Les risques thérapeutiques
Toute intervention chirurgicale comporte des risques. Ils découlent du geste lui-même. La loi impose aux praticiens d'informer le patient de la totalité des risques thérapeutiques, y compris exceptionnels, qu'il encourt.
Le risque anesthésique est apprécié par l'anesthésiste au cours de la consultation préanesthésique obligatoire. Il lui revient d'exposer les différents risques spécialement liés à l'anesthésie. Le chirurgien décide cependant si l'intervention qu'il prévoit de réaliser nécessite une anesthésie locale ou générale.
Le risque hémorragique est réel puisque l'incision chirurgicale sectionne des vaisseaux sanguins, qui libèrent du sang. Ces vaisseaux sont petits, le saignement est faible et le chirurgien le contrôle en les coagulant pas à pas. À la fin de l'intervention le champ opératoire ne doit être refermé que si le saignement est bien contrôlé.
En période postopératoire cependant, sous l'effet de variations de la pression sanguine, certains vaisseaux se remettent quelquefois à saigner. Ils provoquent alors un hématome, c'est-à-dire une collection de sang dans la zone opérée. Dans le bilan préopératoire de toute intervention chirurgicale, on contrôle le bon fonctionnement de la coagulation sanguine du patient pour éliminer un trouble augmentant ce risque.
Le risque infectieux dépend d'une contamination microbienne pendant l'opération ou dans ses suites immédiates. En période postopératoire, rougeur, douleur et fièvre alertent patient et chirurgien. Cette infection est limitée dans ses débuts et se résout généralement rapidement grâce à des soins locaux et des traitements antibiotiques.
Le risque cicatriciel est variable selon les individus traités. Certains créent l'exacte quantité de tissu nécessaire à une soudure fine et souple, d'autres produisent du tissu cicatriciel en quantité excessive. La cicatrice s'épaissit, prend du relief et l'on parle alors de cicatrice hypertrophique. Les cicatrices hypertrophiques qui s'aplatissent dans un délai pouvant aller jusqu'à dix-huit mois se transforment en cicatrices élargies. Celles qui persistent passé ce délai sont appelées cicatrices chéloïdes. Le chirurgien esthétique fait tout pour prévenir une mauvaise cicatrisation. Il évite certaines régions du corps, dissimule et réduit au mieux ses incisions, utilise les procédés de suture les plus fins.
Les risques liés aux produits implantés sont spécifiques à chacun d'eux : implants mammaires, prothèses diverses, substances injectées, fils de tractions entraînent des risques liés à leur composition et à leur fabrication (infection, allergie, rupture, migration, déplacement, résorption, induration, etc.).
Les risques liés à la compétence. Notion de résultat
Ce sont les risques d'obtenir un mauvais résultat (inesthétique, visible, pas naturel...) après une intervention classique. La demande était cohérente, l'intervention s'est bien déroulée, les suites ont été simples, c'est-à-dire qu'il n'y a pas eu de complication postopératoires découlant de la survenue d'un risque thérapeutique. Pourtant, le résultat est insatisfaisant car il diffère de façon plus ou moins flagrante du résultat exposé lors de la consultation préopératoire. On peut argumenter sur la notion de bon résultat. Certains diront que la simple amélioration est déjà une victoire, d'autres que quitte[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Pierre NAHON : chirurgien spécialiste de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique, A.I.H.P.-A.C.C.A. des universités de Paris
Classification
Autres références
-
CORPS - Cultes du corps
- Écrit par Bernard ANDRIEU
- 5 059 mots
- 1 média
...(1999), c'est se brancher sur une interaction corporelle qui vient modifier ses coordonnées sensorielles, ses processus mentaux et ses capacités motrices. La chirurgie plastique et esthétique propose des interventions, des implants et autres infiltrations pour modifier de manière provisoire (liftings, liposuccions,... -
MODE - Histoire et composantes
- Écrit par Encyclopædia Universalis et Catherine ORMEN
- 12 491 mots
- 1 média
...beauté. Elle vise à retarder les effets du vieillissement en multipliant les techniques esthétiques « non invasives » (peelings, laser, Botox, etc.), et la chirurgie esthétique, jusque dans l'intimité du corps, est susceptible de modeler les chairs en profondeur, de réduire, d'augmenter, de rectifier – de...