CHLOROQUINE ET HYDROXYCHLOROQUINE
Le noyau quinoléine
La quinine possède un noyau aromatique hétérocyclique appelé quinoléine (ou quinoline), sur lequel est greffée une chaîne latérale et qui se trouve être présent dans de nombreuses molécules d’origine végétale dotées de propriétés pharmacologiques : alcaloïdes du quinquina, de l’arbre Galipealongifolia à activité anti-Leishmania, réserpine de Rauwolfia serpentina, etc.
L’histoire de ces substances naturelles croise celle de la chimie des colorants qui s’élabore en Allemagne dans les années 1830. Une substance huileuse (öl en allemand) est extraite par Friedlieb Ferdinand Runge (1794-1867) en 1834 du distillat de charbon (goudron de houille). Elle est fractionnée en huiles dites rouge, bleue et blanche (Rothöl, Blauöl, Weissöl). En 1842, Charles Gerhardt (1816-1856) montre que l’huile blanche est identique au noyau aromatique de la quinine. Cette découverte donnera le nom de quinoléine à cette structure chimique. Les quinoléines du goudron de houille sont abondantes, peu onéreuses et surtout faciles à utiliser dans des synthèses organiques très diversifiées. En effet, substitué par un nombre incalculable de chaînes latérales différentes, le noyau quinoléine se retrouve dans beaucoup de molécules d’intérêt pharmaceutique (en cardiologie, parasitologie, maladies microbiennes, etc.) ou utilisées dans différents domaines de la chimie industrielle (base de synthèse organique, colorants, diodes électroluminescentes organiques). Parmi ces molécules, certaines ont une forte activité contre les agents du paludisme et vont servir de substituts à la quinine.
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Écrit par
- Gabriel GACHELIN : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur
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Médias