CHLOROQUINE ET HYDROXYCHLOROQUINE
Effets secondaires et toxicité des antipaludéens
Tous les antipaludéens sont toxiques, mais à des niveaux divers. La perception des effets secondaires de ces molécules aux doses utilisées contre le paludisme, des nausées en particulier, a beaucoup varié dans le temps. La quinine, par exemple, a été décrite en 1821 comme un médicament miracle, puis les effets secondaires et toxiques ont pris une importance croissante. Il s’agit en fait de trouver un équilibre entre doses possédant un effet bénéfique et doses toxiques. De ce point de vue, le problème majeur est que la toxicité des antipaludéens est amplifiée par le fait que la différence entre la dose efficace et la dose toxique est faible (c’est un médicament dit à marge thérapeutique étroite). L’écart est en effet de 1 à 3 : s’agissant de la chloroquine, alors que la dose efficace est de 10 mg/kg, la toxicité est manifeste dès 20 mg/kg et le risque mortel dès 30 mg/kg. En outre, ces molécules sont éliminées lentement du sang (10 p. 100 en 24 heures). Le risque de surdosage, et donc d’accident, est ainsi accru, en particulier en cas d’automédication (c’est surtout dans ce cas que l’on observe des décès). Les effets secondaires et toxiques sont multiples, divers et d’intensité variable selon les sujets, les doses, etc. Ils concernent en fait tous les organes : système nerveux, atteinte rétinienne, système cardiovasculaire, reins, foie, etc. Ces molécules agissent en fait, outre leur effet sur le Plasmodium, comme des toxiques généraux. Cela explique la réticence à les mettre sur le marché et la nécessité d’un encadrement médical dès que l’on se situe en dehors de la prescription antipaludéenne qui, elle, du fait du nombre de cas de paludisme traités, se trouve bien définie et codifiée.
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Écrit par
- Gabriel GACHELIN : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur
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Médias