CHOLESTÉROL
Stéroïdes dérivés du cholestérol
Au cours du catabolisme du cholestérol le noyau de la molécule n'est généralement pas dégradé. Le cholestérol est transformé en stéroïdes qui sont finalement excrétés par voie intestinale : acides biliaires, hormones stéroïdes corticales et sexuelles, cholécalciférol (encore appelé, improprement, vitamine D3 et chez lequel le noyau stérane est coupé).
Acides biliaires
Les acides biliaires sont synthétisés par le foie. Leur formation constitue la principale voie du catabolisme du cholestérol (plus de la moitié du cholestérol synthétisé par le foie). La cellule hépatique synthétise au niveau du reticulum endoplasmique les deux acides biliaires dits primaires, l'acide cholique et l'acide chénodéoxycholique. Dans la molécule d'acide biliaire, la jonction des noyaux A et B est de structure cis et les groupes OH sont orientés α (fig. 6). La chaîne latérale portée par le carbone 17 est coupée par oxydation et réduite à 5 carbones. L'acide cholique détient 3 groupes αOH, portés par les carbones 3, 7 et 12 ; l'acide chénodéoxycholique, 2 groupes αOH en C3 et C7. L'enzyme cholestérol 7 – α hydroxylase est l'enzyme clé dans la séquence des réactions de synthèse des acides biliaires.
Ces acides sont rapidement conjugués par liaison amide avec un acide aminé, glycine (fig. 6) ou taurine, dans les proportions 3 glycine/1 taurine. Les conjugués sont excrétés en solution dans la bile (12 g par litre chez l'homme, seulement 0,5 g de cholestérol). Dans l' intestin, sous l'action des bactéries de la microflore intestinale les sels biliaires sont déconjugués et les acides biliaires primaires sont en partie transformés en acides biliaires dits secondaires, l'acide déoxycholique 3 et 12 – αOH et l'acide lithocholique 3 – αOH, éliminés en tant que stérols biliaires. Pour sa part, le cholestérol est converti en coprostérol et cholestanol.
En raison de leur caractère amphiphile, les sels biliaires sont des agents tensio-actifs qui permettent l'émulsion des lipides apportés par l'alimentation et participent ainsi à la digestion et à l' absorption intestinale des lipides.
Les gouttelettes ( micelles) lipidiques d'origine alimentaire dispersées dans le fluide intestinal, de diamètre de l'ordre de quelques nanomètres (10—9 m), portent en surface les molécules de sels biliaires et de cholestérol associées à des molécules de phospholipides et monoglycérides. Elles contiennent les acides gras libérés des triglycérides apportés par les aliments, sous l'effet hydrolytique des lipases, notamment la lipase pancréatique. Les micelles se dissocient au niveau de la bordure en brosse des cellules intestinales et déchargent leurs constituants, ce qui facilite leur absorption au niveau de l'intestin grêle où elles empruntent la vie lymphatique (vaisseaux « chylifères »).
Dans le gros intestin, les acides biliaires induisent la sécrétion d'eau et d'électrolytes et favorisent ainsi la défécation. L'excès d'acides biliaires peut être cause de diarrhée.
Après avoir été déversés dans l'intestin par le canal biliaire, les acides biliaires reviennent en majeure partie au foie par la veine porte, de même qu'une partie du cholestérol contenu dans la bile. Les stéroïdes biliaires peuvent circuler ainsi une dizaine de fois en 24 heures avant d'être définitivement excrétés : pour une quantité totale de l'ordre de 3 g, le flux d'acides biliaires dans ce cycle entéro-hépatique est de l'ordre de 25 g par jour chez l'homme.
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Écrit par
- Marc PASCAUD : docteur ès sciences, professeur honoraire à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
- Jacques ROUFFY : professeur à l'université de Paris-VII, chef de service de médecine interne et pathologie vasculaire à l'hôpital Saint-Louis, directeur du département de recherches sur les lipoprotéines plasmatiques et tissulaires (U.E.R. Villemin).
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Médias
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