CHÔMAGE (NOTION DE)
Les effets sociaux du chômage
Le chômage exerce sur ceux qu'il touche des effets qui peuvent être dramatiques. D'abord en raison de la perte de revenus qu'il engendre : en France, l'indemnisation du chômage ne couvre en moyenne qu'une moitié des revenus antérieurs du travail. Encore, la législation de ce pays est-elle relativement « généreuse » : aux États-Unis l'assurance-chômage est limitée à six mois, au Royaume-Uni à un quart du salaire antérieur.
Ensuite, les victimes du chômage ne sont pas certaines d'en sortir : le chômage de longue durée (plus d'un an) concerne plus de deux chômeurs sur cinq, dans un pays comme la France, et il s'accompagne d'une importante obsolescence des compétences et des connaissances professionnelles, rendant d'autant plus problématique le retour à l'emploi. L'épreuve du chômage est donc vécue comme un traumatisme, et s'accompagne d'un accroissement notable de la morbidité (fréquence des maladies) et des ruptures familiales.
Enfin, le chômage constitue une épreuve professionnelle qui peut marquer durablement le parcours des personnes concernées. Les employeurs potentiels, rendus méfiants par un épisode de chômage, surtout s'il est prolongé, ont tendance à ne recruter des chômeurs qu'en dernière instance. De même, des jeunes – surtout s'ils sont sans diplôme – qui commencent leur vie professionnelle par des emplois précaires entrecoupés de périodes de chômage ont une probabilité nettement plus forte de continuer à ne trouver que des emplois temporaires.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Denis CLERC
: conseiller de la rédaction du journal
Alternatives économiques
Classification