CHÔMAGE Politiques de l'emploi
Les politiques de l'emploi, entendues comme mesures spécifiques de lutte contre le chômage et d'amélioration de la situation du marché du travail, existent dans tous les pays de l'O.C.D.E. Les débats sur leur bien-fondé et leur efficacité sont récurrents. Outre leur dimension politique, en tant qu'objet d'analyse scientifique, ces politiques posent aussi de nombreux problèmes : leur définition et leur contenu sont flous, en partie parce qu'il s'agit d'une construction historique relativement récente, les spécificités nationales sont importantes, et les évaluations disponibles de leur efficacité donnent souvent des résultats contradictoires. L'approche économique de ces politiques permet de mettre en lumière les leviers d'intervention correspondant aux différentes mesures, ainsi que les enchaînements supposés conduire à une baisse du chômage ou à une amélioration du fonctionnement du marché du travail. Sur le plan empirique, les mesures doivent toutefois être appréhendées dans leur contexte macroéconomique et institutionnel : de ce point de vue, la comparaison internationale est nécessaire à l'analyse des politiques de l'emploi.
Un objet aux contours flous
Les problèmes de définition des politiques de l'emploi
Dans une perspective large, les politiques de l'emploi comprennent un ensemble d'interventions publiques très variées : politiques macroéconomiques visant à lutter contre le chômage conjoncturel, mesures de réglementation du marché du travail (salaire minimum, règles de licenciement, temps de travail), interventions sur le coût du travail, incitations fiscales à l'activité, indemnisation du chômage, préretraites, mesures ciblées sur les chômeurs (formation, aide à la recherche d'emploi ; stages ou emplois publics temporaires), etc.
Cependant, la définition conventionnelle la plus couramment retenue, notamment par les organismes internationaux, comme l'O.C.D.E., est plus restrictive : elle exclut l'ensemble des interventions générales, d'ordre macroéconomique ou juridique, et les mesures de baisse du coût du travail bénéficiant à l'ensemble des salariés en fonction d'un seuil de salaire (baisses de charges en France, par exemple). Cette approche ne retient donc que les dispositifs profitant à des catégories particulières, telles que les chômeurs ou les jeunes en insertion professionnelle... En ce sens, les politiques de l'emploi doivent être comprises comme des interventions de nature plutôt structurelle, et ciblées. Dans cet article, on s'appuiera sur cette définition, utile notamment pour les comparaisons internationales, sans exclure toutefois certaines mesures dites générales, mais bien identifiables et clairement assignées à un objectif d'accroissement du niveau de l'emploi, telles que les baisses de charges et la réduction du temps de travail.
Classification des mesures selon l'O.C.D.E.
Parmi les mesures ciblées, on distingue entre mesures actives et mesures passives. Les mesures actives ont pour objectif d'aider au retour à l'emploi des chômeurs et d'augmenter le niveau d'emploi dans l'économie, soit de manière directe (création d'emplois publics temporaires, subventions à l'embauche), soit de manière indirecte (formation). Les mesures passives comprennent l'indemnisation du chômage et les dispositifs de cessation anticipée d'activité, dont l'objectif est d'atténuer les conséquences du chômage. Cette distinction recoupe l'opposition plus courante entre traitement économique et traitement social du chômage. À partir de cette distinction, l'O.C.D.E. retient une notion de dépense publique pour l'emploi, dont les catégories sont les suivantes :
– Dépenses « actives », à savoir dépenses pour l'administration et le service public[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Christine ERHEL : maître de conférences à l'université de Paris-I, chercheur au Centre d'études de lemploi (C.E.E.)
Classification
Médias
Autres références
-
CHÔMAGE (NOTION DE)
- Écrit par Denis CLERC
- 1 696 mots
Chômer, c'est ne pas travailler. Mais, alors qu'on s'en réjouit dans le cas d'un « jour chômé », qui désigne habituellement un jour férié, on s'en afflige dans le cas du chômage, puisque cela signifie recherche active, mais infructueuse, d'un emploi. Cette recherche active d'un emploi est, en effet,...
-
ABSTENTIONNISME
- Écrit par Daniel GAXIE
- 6 313 mots
- 3 médias
Les segments de la population les plus prédisposés à l'abstention sont ceux qui cumulent les handicaps sociaux les plus divers. Le chômage, la pauvreté, la précarité, la stagnation du pouvoir d'achat des salariés modestes, la violence physique ou symbolique dans les rapports sociaux, l'absence de... -
AFGHANISTAN
- Écrit par Daniel BALLAND , Gilles DORRONSORO , Encyclopædia Universalis , Mir Mohammad Sediq FARHANG , Pierre GENTELLE , Sayed Qassem RESHTIA , Olivier ROY et Francine TISSOT
- 37 316 mots
- 19 médias
...millions d’Afghans au bord de la famine, ce qui a pour effet d’accroître l’exode rural. Même si les statistiques sont peu fiables dans ce domaine, le chômage et le sous-emploi sont extrêmement élevés : 35 % de la population serait au chômage en 2020 ; dans certaines villes moyennes, le taux de chômage... -
AFRIQUE DU SUD RÉPUBLIQUE D' ou AFRIQUE DU SUD
- Écrit par Ivan CROUZEL , Dominique DARBON , Benoît DUPIN , Encyclopædia Universalis , Philippe GERVAIS-LAMBONY , Philippe-Joseph SALAZAR , Jean SÉVRY et Ernst VAN HEERDEN
- 29 784 mots
- 28 médias
La tendance économique lourde et les choix politiques ont des conséquences directes sur le fort taux de chômage. Celui-ci avait fortement augmenté de 1994 à 2004. Après un recul pendant quelques années, il a de nouveau explosé avec la crise financière de 2008 et a continué à augmenter pour atteindre... -
ALBANIE
- Écrit par Anne-Marie AUTISSIER , Odile DANIEL , Encyclopædia Universalis et Christian GUT
- 22 072 mots
- 9 médias
...dans la modernisation des infrastructures, la coordination des différentes aides jusque-là beaucoup trop dispersées. En 1993, l'État a renoncé à payer 80 % du salaire des ouvriers victimes duchômage technique et décidé de leur verser une indemnité de chômage mensuelle dérisoire de 650 lekë. - Afficher les 136 références