CHOMBOL
Le terme arabe de Chombol, qui signifie « mesure de grain », s'appliquait à la région productive de blé à l'est de Hama ; par extension, il désigne maintenant la partie septentrionale de la Chamiyé ou désert syrien. Le Chombol s'inscrit dans un triangle entre les plaines cultivées de la région d'Alep, la Djezireh et le Manader ; ses limites sont, au nord-ouest, le Jebel Hass et les marécages du Jabboul ; au nord-est, l'Euphrate ; au sud, la « dorsale palmyrénienne » et le Jebel Bichri. Formée de plateaux calcaires parfois déprimés en cuvettes fermées, cette région naturelle est caractérisée par un climat encore aride (150 à 250 mm de précipitations annuelles), interdisant la vie sédentaire ; les bonnes années, cependant, d'assez vastes espaces sont ensemencés. Sa végétation steppique en fait par excellence le domaine des nomades et semi-nomades moutonniers qui appartiennent aux petites tribus de la Syrie du Nord, (les Hadidin et les Maouali). Les Sbaa et les Fedaan, grands nomades chameliers de la confédération des Anézé, y pénètrent aussi au terme de leur migration estivale. Le Chombol ne possède pas d'oasis si l'on excepte, sur ses marges méridionales, Kom et Taybé, deux médiocres colonies de l'oasis du Manader, Soukhné. Dans le nord du Chombol, près de l'Euphrate, Resafé, l'ancienne Sergiopolis, fut, à l'époque byzantine, le grand centre des Arabes christianisés Ghassanides : elle conserva une certaine importance jusqu'au xiiie siècle.
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Écrit par
- Jean-Marc PROST-TOURNIER : agrégé de l'Université, professeur à l'Institut de géographie du Proche et Moyen-Orient, Beyrouth
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