CHORAL
Improvisation à l'orgue sur le thème du choral chanté par les fidèles
L'assemblée ou la maîtrise chante le cantique, l'organiste le prépare et improvise sur le thème entre les couplets : l'art d'improviser sur un thème de choral faisait partie, en effet, des études d'orgue. On s'y essayait d'abord au clavecin, selon un certain nombre de recettes qui deviendront progressivement les « formes » du choral d'orgue. Les chorals de Bach pour orgue sont ainsi pour la plupart des Choralvorspiele et, de l'aveu même de l'auteur, des modèles pour l'improvisation.
Il serait fastidieux d'énumérer les différentes recettes généralement usitées par les organistes lorsqu'ils développent un choral. Elles peuvent toutefois se ramener à deux types principaux : ou bien le choral est présenté d'un bout à l'autre, soit tel quel sur un fond d'ornementation à caractère descriptif ou symbolique, soit au moyen d'artifices de contrepoint tels que le canon, soit encore ornementé et agrémenté de variations décoratives ou expressives. Une forme particulière, mise à l'honneur par Pachelbel et souvent employée par Bach, porte le nom abusif de « choral figuré » : inspirée de l'ancien ricercar, chaque phrase du choral y donne lieu à une « section » comportant son prélude en contrepoint sur son propre motif, la présentation finale de la phrase étant mise en relief par un allongement rythmique en augmentation. L'autre grand principe du développement d'un choral n'est plus la présentation variée ou ornementée mais le développement d'une ou plusieurs phrases du choral, généralement sa phrase initiale ; ce développement peut revêtir les formes les plus diverses, et notamment la forme fuguée, ce qu'on appelle parfois non moins abusivement « fantaisie sur choral ».
Le « choral varié » est issu de la nécessité de préluder et de jouer des interludes entre les strophes du choral. Ceux-ci consistent en une suite sur différents thèmes ou sur le même thème, ce qui donne la forme « thème et variations ». Les variations, ainsi que l'indique leur nom, ne sont évidemment pas faites pour être jouées à la suite, mais trouvent leur place entre les strophes du choral chanté. La réunion des interludes forme une partita.
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Écrit par
- Jacques CHAILLEY : ancien directeur de l'Institut de musicologie de l'université de Paris
Classification
Média
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