CHORÉGRAPHIE L'art d'écrire la danse
Fasciné par le caractère éphémère de l'art du geste dont dessinateurs, peintres et sculpteurs ne fixent qu'un instant, l'homme s'est, selon toute vraisemblance, appliqué fort tôt à inscrire durablement l'enchaînement par essence fugitif de mouvements, soit pour en esquisser préalablement l'ordonnance, comme en témoignent tant de croquis préparatoires, soit pour en fixer, préserver puis transmettre la mémoire. Étymologiquement « chorégraphie » désigne au xviiie siècle l'écriture de la danse à l'aide de signes symboliques ou de croquis. Afin d'éviter toute confusion avec l'art de concevoir et de régler danse ou ballet, acte créateur du chorégraphe nommé « choréauteur » par Serge Lifar, on préfère actuellement adopter le terme « notation » (en anglais dance notation, en italien notazione di danza, en allemand Tanzschrift).
Les systèmes de notation
Selon quelques hypothèses, les Égyptiens auraient eu recours à certains hiéroglyphes et les Romains auraient connu un procédé permettant d'indiquer les différents saluts. Seuls les sculptures, les fresques et les vases grecs peints conservent le souvenir des danses gréco-romaines. Du Moyen Âge à nos jours, d'innombrables systèmes ont été élaborés, de façon de plus en plus méthodique, tant par les praticiens que par les théoriciens de la danse, sans qu'aucun d'eux réussisse à s'imposer exclusivement.
Ces divers systèmes relèvent de six catégories fondamentales qui peuvent éventuellement être conjuguées. Les premiers utilisent abréviations alphabétiques et signes ; assez sommaires, ils supposent de la part des danseurs une connaissance préalable de pas toujours simples. Les deuxièmes sont des croquis stylisant les figures ou les danseurs et les troisièmes de simples indications de direction, s'apparentant aux indications de mise en place scénique. Les quatrièmes consistent en signes convenus inscrits ou non sur la portée, les cinquièmes en chiffres mathématiques, les sixièmes enfin en symboles abstraits. Dans la pratique, seuls ces trois derniers types vont se révéler aptes à transcrire les évolutions de plus en plus complexes conçues par les chorégraphes. Mode de mémorisation élémentaire, les premiers, en effet, s'adaptent avec peine aux rapides développements des techniques et se trouvent vite démodés et peu fiables.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Marie-Françoise CHRISTOUT : docteur d'État ès lettres, conservateur honoraire à la Bibliothèque nationale de France, écrivain et critique
Classification
Média
Autres références
-
DANSER SA VIE (exposition)
- Écrit par Agnès IZRINE
- 1 441 mots
Présentée du 23 novembre 2011 au 2 avril 2012 au Centre Georges-Pompidou, Danser sa vie (sous-titrée Art et danse de 1900 à nos jours) fut une exposition sans précédent. Pour la première fois une institution muséale nationale consacrait une exposition entière à la danse, ou, plus précisément, aux...
-
ADRET FRANÇOISE (1920-2018)
- Écrit par Ariane DOLLFUS
- 954 mots
- 1 média
-
AILEY ALVIN (1931-1989)
- Écrit par Jane PATRIE
- 370 mots
Danseur noir né à Rogers, au Texas. Après des études à l'université de Los Angeles (Californie), Alvin Ailey fréquente l'école de ballet de Lester Horton. Il débute comme danseur dans le Lester Horton Dance Theatre (1953) ; la même année, à la mort de Lester Horton, il devient chorégraphe...
-
ALONSO ALICIA (1920-2019)
- Écrit par Agnès IZRINE
- 1 179 mots
- 1 média
-
ANGIOLINI GASPARO (1731-1803)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 357 mots
Chorégraphe, librettiste, compositeur et théoricien italien, Gasparo Angiolini fut l'un des premiers à mêler danse, musique et intrigue dans des ballets dramatiques.
Né le 9 février 1731, à Florence, Gasparo Angiolini (de son vrai nom Domenico Maria Angelo Gasparini) devient en 1757 maître...
- Afficher les 110 références