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PONCELET CHRISTIAN (1928-2020)

Christian Poncelet est un homme politique français. Ce Vosgien a multiplié les mandats électifs et occupé quelques postes ministériels, avant de devenir président du Sénat de 1998 à 2008.

Né dans un petit village des Ardennes le 24 mars 1928, d’une mère femme de ménage et d’un père mécanicien – qui quittera six mois plus tard le domicile conjugal –, Christian Poncelet est issu d’un milieu populaire, ce qui a fait de lui un personnage politique au parcours atypique.

Après avoir échoué au brevet, il entre en 1950 aux Postes, télégraphes et téléphones (PTT), où il devient contrôleur des communications. Ce catholique pratiquant – ce qui ne l’empêchera pas plus tard d’être proche des milieux francs-maçons – s’inscrit à la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC). En 1953, il anime une grève dure contre une réforme du régime des retraites portée par le gouvernement Laniel. Cet épisode lui vaudra la singularité d’être l’un des rares ministres français à avoir été sanctionné pour faits de grève. Ce partisan du général de Gaulle adhère à l’Union démocratique du travail (UDT), fondée en 1959, qui regroupe les gaullistes de gauche après le retour de celui-ci au pouvoir (1958). C’est en tant que membre de l’UDT qu’il se présente aux élections législatives de 1962. Il est élu député des Vosges, dans la circonscription de Remiremont.

C’est le début d’un parcours électoral hors normes, même pour une époque où se pratiquait abondamment le cumul des mandats. Christian Poncelet exerce tous les mandats électifs possibles : député (1962-1972) puis sénateur (1977-2014) des Vosges, maire de Remiremont (1983-2001), conseiller général (1963-2015) puis président du conseil général des Vosges (1976-2015), conseiller régional de Lorraine et même député européen (1979-1980). Christian Poncelet a exercé au total près de cent cinquante années de mandats. L’intéressé aimait d’ailleurs à rappeler qu’il n’avait de sa vie jamais perdu une élection.

Ce parcours est à peine rythmé par de discrets passages au gouvernement dans les années 1970, toujours comme simple secrétaire d’État : aux Affaires sociales et à l’Emploi (1972-1974), à la Fonction publique (1974), au Budget (1974-1977) et, enfin, aux Relations avec le Parlement (1977). Il entre la même année au Sénat, où il effectue la plus importante et la plus notoire partie de sa carrière. Un mélange de ténacité et de roublardise, un sens du service rendu et du renvoi d’ascenseur font merveille sous les lambris du palais du Luxembourg. Aussi décroche-t-il dès 1986 la présidence de la commission des finances, d’où il pourra répartir avec un sens certain de l’équité politique la fameuse réserve parlementaire – supprimée par une loi de 2017, cet ensemble de subventions permettait aux députés et sénateurs de financer associations et collectivités de leur choix –, ce qui lui attache beaucoup d’amitiés et de reconnaissances.

Christian Poncelet échoue en 1992 lors de sa première tentative de conquérir la présidence du Sénat, une autre personnalité du Rassemblement pour la République (RPR), Charles Pasqua, lui ayant barré la route. C’est René Monory qui est élu à la succession d’Alain Poher. Christian Poncelet prend son mal en patience. Il n’a jamais été en cour auprès de Jacques Chirac – il soutient le candidat Balladur contre Chirac aux présidentielles de 1995 – et il est en froid avec un autre élu des Vosges, Philippe Séguin, qui fut jadis son directeur de cabinet. Bref, le RPR ne le soutient que du bout des lèvres, mais cette faiblesse apparente est une force au Sénat, où le parti gaulliste n’est pas majoritaire au sein de la droite et du centre. En 1998, il prend sa revanche et détrône René Monory. Bien qu’il ait assuré qu’il n’effectuerait que deux mandats, Christian Poncelet reste dix ans[...]

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Écrit par

  • : journaliste éditorialiste à Sud Ouest

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    • Écrit par et
    • 1 270 mots

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