RIZZO CHRISTIAN (1965- )
Artiste polyvalent et inclassable, Christian Rizzo associe danse, musique et arts visuels pour proposer des œuvres singulières. Celles-ci, qui se situent souvent à la frontière de l’installation plastique, dévoilent une esthétique raffinée. Sa gestuelle déploie des mouvements mesurés et précis qui semblent moduler l’espace dans lequel ils s’insèrent.
De la mode à la danse
Né en 1965 à Cannes, Christian Rizzo commence sa carrière artistique à Toulouse, où il crée un groupe de rock et une marque de vêtements au début des années 1980. Il fait alors partie de la mouvance alternative avec le performeur La Bourette et la créatrice Nathalie Elharrar. En 1985, il suit une formation en arts plastiques à la Villa Arson à Nice. Il s’aperçoit que ce milieu ne l’intéresse pas et se rend compte, dit-il, « que la mode était une industrie alors que je la considérais naïvement en lien direct avec l’expression politique ».
Christian Rizzo rejoint le milieu de la danse contemporaine tardivement, à la toute fin des années 1980, au hasard de rencontres et sans avoir aucune formation dans ce domaine. Dans les années 1990, il est interprète auprès de chorégraphes tels que Mathilde Monnier, Hervé Robbe, Mark Tompkins, Georges Appaix, Vera Mantero, Catherine Contour, Emmanuelle Huynh, Rachid Ouramdane. Il signe aussi parfois des bandes-son et crée des costumes.
En 1996, Christian Rizzo fonde sa compagnie, l’Association fragile, et présente ses propres pièces. 100 % polyester (1999) conjugue les mouvements, liés au déplacement de l’air, de deux robes attachées l’une à l’autre, présentant ainsi une danse dont le corps est absent. et pourquoi pas : « bodymakers », « falbalas », « bazaar », etc, etc... ? (2001) dévoile un imaginaire de la beauté, traquant les misères et les splendeurs de nos idéaux esthétiques dans une mise en scène intelligente. Mais c’est avec avant un mois je serai revenu et nous irons ensemble en matinée, tu sais, voir la comédie où je t'ai promis de te conduire (2002), prix de la révélation chorégraphique de l’année du Syndicat de la critique, qu’il s’impose définitivement. Avec ses guitares électriques qui dilatent l’espace où s’animent des êtres mythologiques, des demi-dieux à tête de cheval ou d’oiseau, des Janus bizarres, des travestis drôles et inquiétants, cette œuvre renouvelle la chorégraphie telle qu’on l’avait conçue jusque-là.
En 2002, Christian Rizzo est en résidence d’artiste à l’École supérieure des beaux-arts de Toulouse et expose à l’Espace des arts de Colomiers, ainsi qu’à la Chapelle Saint-Jacques, centre d’art de Saint-Gaudens. En 2003, il conçoit une sculpture au Dancing, sur une proposition de David Rosenberg, à la galerie Michel Rein de Paris. Cette même année, il présente Numéro 13, une performance à la Fondation Cartier dans le cadre des soirées nomades « Odorama », sur le thème des parfums.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Agnès IZRINE : écrivaine, journaliste dans le domaine de la danse
Classification