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ESCHENBACH CHRISTOPH (1940- )

Peu de pianistes sont parvenus à concilier avec le même bonheur une carrière de virtuose du clavier et un parcours de chef d’orchestre respecté dans l’univers symphonique des xixe et xxe siècles. Daniel Barenboim, Vladimir Ashkenazy et Christoph Eschenbach appartiennent au cercle étroit de ceux qui ont su dominer les exigences de cette double vie.

L’art du piano

Christoph Eschenbach, fils du musicologue Herbert Ringmann, naît le 20 février 1940 à Breslau (Allemagne), aujourd’hui Wrocław (Pologne). Aucun membre de sa famille proche n’a survécu à la guerre. Orphelin dans un camp de réfugiés situé dans le Mecklembourg, atteint par la typhoïde, il est sauvé et adopté par une cousine de sa mère biologique, Wallydore Eschenbach, née Jaross, dont il prendra le nom quelques années plus tard. C’est à son contact, à Wismar sur la Baltique, qu’il commence en 1947 à s’initier au piano. Il n’a que dix ans quand il remporte le premier prix du concours Steinway de Hambourg. Il poursuit ses études – le piano mais aussi le violon, l’alto et l’orgue – au Conservatoire de Cologne avec Hans Otto Schmidt-Neuhaus et à celui de Hambourg avec Eliza Hansen. Dès cette époque, il aborde la direction d’orchestre avec Wilhelm Brückner-Rüggeberg. En 1962, il obtient le deuxième prix (premier prix non décerné) au concours international ARD de Munich. Il remporte en 1965 le concours international Clara Haskil de Lucerne devant un jury qui compte parmi ses membres Géza Anda, Arthur Grumiaux, Mieczyslaw Horszowski, Nikita Magaloff et Igor Markevitch. Cette récompense marque pour le jeune interprète le départ d’une brillante carrière. Il est invité par Herbert von Karajan et fait ses débuts aux États-Unis sous la baguette de George Szell en 1969. Le soliste s’illustre au disque depuis 1964 – il nous offre, parmi de nombreux enregistrements consacrés au monde classique et romantique, une remarquable intégrale des sonates de Mozart – comme au concert. Christoph Eschenbach pratique assidûment la musique de chambre, notamment avec le clarinettiste Karl Leister ou les Quatuors Drolc et Amadeus. Il explore les partitions pour deux pianos ou piano à quatre mains avec Justus Frantz. Séduites par la rigueur de son style et la richesse de sa palette sonore, les plus grandes voix de son temps font appel à lui : Matthias Goerne, Peter Schreier, Renée Fleming et Dietrich Fischer-Dieskau. Avec ce dernier, il signe une mémorable intégrale des lieder de Schumann pour voix d’homme (1975-1979). Il crée en 1968 le Concerto lirico de Günter Bialas et, la même année, le deuxième concerto pour piano de Hans Werner Henze. Aribert Reimann lui dédie en 1979 ses Variations pour piano.

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Christoph Eschenbach - crédits : The Washington Post/ Getty

Christoph Eschenbach

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  • PHILADELPHIE ORCHESTRE DE

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    • 2 médias

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