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CHRISTOPHE DANIEL BEVILACQUA dit (1945-2020)

Avec ses lunettes teintées, sa fine moustache, ses bottes, son blouson… le chanteur, auteur et compositeur Christophe avait su créer sa légende. Papillon de nuit échappé des « sunlights », accro au poker, aux belles voitures et à la pétanque, il a vécu dans un clair-obscur parfois involontaire, construisant un parcours semé de chansons incandescentes. Ce dandy doté d’une voix étrangement fluette a dû imposer ses métamorphoses. D’abord, il y eut le frêle blondinet d’« Aline » (1965), l’une des plus belles chansons d’amour nées à l’époque yéyé sans être la reprise d’un succès américain. Puis, il y eut en 1996 l’homme aux cheveux blancs et longs, ébauchant une seconde vie artistique, avec collages de sons électroniques réalisés dans le monde clos des machines et des rêves.

Une idole yéyé

De son vrai nom Daniel Bevilacqua, Christophe est né le 13 octobre 1945 à Juvisy-sur-Orge (Essonne). Il appartient aux artistes de la génération des baby-boomers révélés par le magazine Salut les copains et la radio Europe no 1. Issu d’une famille italienne originaire de la région du Frioul, ce fils d’un chauffagiste et d’une couturière fréquente au début des années 1960 le club parisien du Golf Drouot, tout comme Johnny Hallyday ou Jacques Dutronc. Ils rêvent tous d’Amérique et de rock’n’roll.

Christophe commence tôt sa carrière. « À quinze ans, je chantais en Yop [autrement dit « en yaourt »] », dira-t-il plus tard. Il fonde le groupe Danny Baby et les Hooligans puis, à seize ans, sa mère l’emmène chez Eddie Barclay, nabab de la production musicale. Il n’a pas vingt ans quand sort « Reviens Sophie », son premier 45-tours produit par Lucien Morisse, directeur d’Europe no 1 et de la maison de disques Disc’AZ. L’année suivante, il vend plus d’un million d’exemplaires d’« Aline » à travers le monde. La nouvelle idole des jeunes confirme avec « Les Marionnettes » (1965), son deuxième numéro un, et multiplie les tubes en France, en Italie aussi avec « Estate senza te », sorti en 1967. Pourtant, en 1970, il tourne le dos à l’univers très formaté des yéyés et claque la porte de chez Disc'AZ. « J’étais en apprentissage du show bizz », expliquait-il. « En fait, j’étais voyeur. Je suis un sauvage et en liberté. Jamais attrapé. »

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Média

Christophe - crédits : Franck Crusiaux/ Gamma-Rapho

Christophe