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COLOMB CHRISTOPHE (1451 ou 1452-1506)

Les quatre voyages et la fin

Le 3 août 1492, l'explorateur quitte Palos, à la tête de trois caravelles (la Santa Maria, la Pinta et la Niña) ; deux d'entre elles appartenaient à Martín Pinzón, riche armateur de Palos dont le concours s'était révélé indispensable pour le recrutement des équipages.

Grandes découvertes, les voyages de Christophe Colomb - crédits : Encyclopædia Universalis France

Grandes découvertes, les voyages de Christophe Colomb

Première traversée de Colomb - crédits : AKG-images

Première traversée de Colomb

Le coup de chance – ou le trait de génie – de Colomb aura été de prendre le départ des Canaries, à la latitude exacte où il sera poussé en droiture vers l'ouest par l'alizé. Après seulement trente-cinq jours de navigation, il aborde, peut-être à Guanahani, qu'il baptise « San Salvador », le 12 octobre 1492. C'est une grande date que celle de la rencontre par les Européens des premiers sauvages nus : les « Indiens ». Après plusieurs semaines d'exploration qui le mènent jusqu'à Cuba, l'amiral repart en laissant un groupe de ses compagnons dans l'île d'Haïti, qu'il nomme l'île Espagnole («  Hispaniola »). Il recevra un accueil triomphal à son retour en Espagne. Et la lettre par laquelle il raconte la découverte du « nouveau monde » sera aussitôt imprimée et traduite en plusieurs langues.

La deuxième expédition a lieu peu après, car la couronne de Castille ne veut pas se laisser distancer dans l'exploration par le Portugal. En 1493-1494, c'est la découverte des Petites Antilles, peuplées d'anthropophages ; puis un voyage au long de la côte sud de Cuba, l'amiral espérant arriver aux abords de Catay. D'autre part, la colonisation d'Hispaniola a des débuts malheureux : il faut livrer combat aux indigènes ; les prisonniers sont envoyés comme esclaves en métropole. Enfin a lieu la découverte d'une mine d'or (« N'est-ce pas la preuve que l'on se trouve à Cypango ? » se demandera Colomb).

En 1498 une nouvelle mission est confiée à Colomb. De nombreux colons (330) s'embarquent avec lui. Au cours de ce troisième voyage, avant de rejoindre Hispaniola, il réalise une découverte décisive : celle du continent sud-américain, à l'embouchure de l'Orénoque. L'exploration d'un grand golfe d'eau douce lui fait supposer un instant que le fleuve sortirait du Paradis terrestre : « Sinon, il proviendrait d'un pays immense au sud dont personne n'a jamais eu connaissance, d'un nouvel hémisphère inconnu des Anciens. » La carte de ce voyage dressée par Colomb (aujourd'hui perdue) ne va pas tarder à servir à d'autres explorateurs du continent sud.

Les revers qu'essuie l'amiral quand il rentre à Hispaniola – où les colons, déçus dans leurs espoirs d'enrichissement, se sont révoltés – sont bien connus. En 1500, Bobadilla, enquêteur royal, le fait arrêter et ramener enchaîné en Espagne. Dans la métropole, il est libéré, rétabli dans ses titres, mais non pas dans ses fonctions de gouverneur.

Sa personnalité de visionnaire s'accentue. Il parle de plus en plus (comme il l'a fait dès le début) de parvenir à Jérusalem – prélude à la fin du monde – et pour cela de trouver le « passage », à travers le continent qu'il a entrevu, permettant aux Européens d'accéder à la mer de l'Inde. En 1502, dernier envoi en exploration ; une errance d'une année le long des côtes d'Amérique centrale, depuis le cap Honduras jusqu'à Panamá. Colomb pressent l'existence du Pacifique, mais ne trouve pas de passage. Il rentre épuisé en Castille, peu avant la mort de sa protectrice Isabelle. Il emploie les derniers mois de sa vie en démarches auprès de Ferdinand, pour rentrer dans ses prérogatives de gouverneur (satisfaction lui sera donnée post mortem ; son fils Diego prendra sa succession à Hispaniola). Jusqu'au bout, il affirmera ses droits, non seulement sur les terres découvertes mais « à découvrir », « car j'ai donné les Indes[...]

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