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HONORÉ CHRISTOPHE (1970- )

Un cinéma nourri des autres arts

Auteur de scénarios pour Anne-Sophie Birot, Jean-Pierre Limosin ou Gaël Morel, de courts-métrages (Hôtel Kuntz, 2008 ; Homme au bain, 2010) ou de clips (Avant la haine d'Alex Beaupain, 2011), Christophe Honoré n'a jamais cessé de publier des livres depuis 1996, notamment une vingtaine de romans pour enfants et adolescents abordant des sujets délicats (le sida, l'inceste ou le suicide). Il est aussi l'auteur de L'Infamille (1997) et La Douceur (1999) remarqués par la critique littéraire pour leur style recherché.

Son travail pour la scène commence en 1998 lorsque sa première pièce, Les Débutantes, est créée au Festival « off » d'Avignon. Suivent Le Pire du troupeau (2001) et Beautiful Guys (2004). En 2005 il est de retour en Avignon, dans le « in » cette fois, avec Dionysos impuissant, adaptation moderne des Bacchantes d'Euripide interprétée par Louis Garrel. En 2008-2009 il met en scène Angelo, tyran de Padoue de Victor Hugo, un jeu de dupes amoureux créé en Avignon puis repris en tournée. Il est alors « artiste associé » au centre dramatique de Bretagne-Théâtre de Lorient.

En 2012, toujours en Avignon, il présente trois nouvelles pièces personnelles : Un jeune se tue, monté par les élèves de l'école de la Compagnie de Saint-Étienne ; La Faculté mis en scène par Éric Vigner ; Nouveau Roman, écrit avec sérieux et mis en scène avec vivacité par Honoré lui-même. Coproduite par le Théâtre national de la Colline, cette comédie réunit les écrivains que l'on associe généralement au « nouveau roman », de Samuel Beckett à Claude Simon en passant par Alain Robbe-Grillet, Nathalie Sarraute et Marguerite Duras. Les différents écrivains et leur éditeur sont incarnés au mépris de toute ressemblance physique (des femmes interprétant même des personnages masculins) et avec une intelligence cocasse. Christophe Honoré décline ainsi, selon l'inspiration et les opportunités, spectacle vivant, littérature et cinéma. Il représente une cinéphilie très libre, inventive, à la fois inscrite dans le droit fil du cinéma de la Nouvelle Vague et largement ouverte à tous les moyens d'expression.

— René PRÉDAL

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Écrit par

  • : professeur honoraire d'histoire et esthétique du cinéma, département des arts du spectacle de l'université de Caen

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