FROOME CHRISTOPHER (1985- )
Coureur cycliste britannique, Christopher Froome a remporté en 2013 le centième Tour de France. Il entrait ainsi dans l’histoire du sport, atteignant à vingt-huit ans le premier pic d’une carrière à la trajectoire atypique. Le succès de ce garçon attachant, né au Kenya, qui a grandi en Afrique du Sud, résident monégasque, de nationalité britannique, pourrait symboliser l’avènement d’un cyclisme « différent », mondialisé. Mais, au même moment, les révélations concernant le dopage dans le peloton des années 1990 et 2000 se succédaient, et les sceptiques ne pouvaient s’empêcher de mettre en doute ses performances, malgré la volonté de transparence sur le sujet du coureur et de son équipe, le Team Sky.
Christopher Froome est né le 20 mai 1985 à Nairobi (Kenya), d’une mère kenyane et d’un père britannique. Ses parents se séparent et, à quinze ans, il quitte le Kenya pour intégrer le Saint John’s College de Johannesburg, en Afrique du Sud, pays où son père vit depuis quelque temps. Il étudie ensuite l’économie à l’université de Johannesburg. Au Kenya, le jeune Christopher s’était essayé au VTT ; en Afrique du Sud, il prend le goût du cyclisme sur route. Il progresse, remporte quelques épreuves mineures. À vingt-deux ans, il signe son premier contrat de coureur cycliste, au sein de l’équipe sud-africaine Konica Minolta. Il interrompt ses études, part s’installer en Belgique, puis rejoint le Centre mondial du cyclisme, à Aigle (Suisse), où on aide à progresser les espoirs qui ne disposent pas de structures adaptées dans leur pays d’origine (Christopher Froome est alors affilié à la Fédération kenyane). À la fin de 2007, il s’engage avec la formation Barloworld. En 2008, il a la douleur de perdre sa mère, qui, dit-il, l’a « encouragé à rechercher ce qui [le] rend heureux ». Il participe pour la première fois au Tour de France la même année, terminant loin du vainqueur, dans la masse des anonymes.
En 2010, Dave Brailsford, manager du Team Sky, qui est à la recherche de coureurs au passeport britannique, l’engage. Dans un premier temps, Christopher Froome trouve un traitement efficace pour soigner la bilharziose qu’il avait contractée au Kenya ; dans un second temps, il prend conscience de ses capacités et, surtout, il apprend à gérer ses efforts et les stratégies de course. Il réussit son premier coup d’éclat lors du Tour d’Espagne 2011. Venu sur cette Vuelta pour épauler Bradley Wiggins, son compatriote et leader, il se classe deuxième. Il peut vraiment regretter d’avoir laissé échapper la victoire pour 13 secondes : d’une part, il s’est usé en faisant son travail d’équipier au service de Bradley Wiggins, finalement troisième ; d’autre part, de forts soupçons pèsent sur le vainqueur, l’énigmatique Espagnol Juan José Cobo – sa formation, mêlée à des affaires de dopage, disparaîtra du peloton en 2011, et lui-même ne réussira plus aucune performance notable.
Le Tour de France 2012 voit Christopher Froome se révéler au grand public. À plusieurs reprises, en montagne, il semble plus fort que le leader du Team Sky, Bradley Wiggins ; mais il se plie aux consignes d’équipe et ne joue pas sa carte personnelle. Il termine deuxième de la Grande Boucle, derrière Bradley Wiggins. Cependant, Dave Brailsford annonce immédiatement que, l’année suivante, les rôles seraient inversés et que Christopher Froome deviendrait le leader de la formation sur le Tour. Peu après, il obtient la médaille de bronze dans l’épreuve contre la montre aux jeux Olympiques de Londres.
Toujours en 2012, il est le leader du Team Sky sur le Tour d’Espagne. Bien qu’il ait toute une équipe à son service, il ne prend que la quatrième place de l’épreuve, remportée par l’Espagnol Alberto Contador. Nulle déception chez lui : il a fait son apprentissage de leader d’équipe ; il a aussi éloigné, certes[...]
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs
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