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CHRYSOPHYCÉES

Les Chrysophycées sont des algues unicellulaires indépendantes ou vivant en colonies. Elles forment rarement un thalle de structure simple ; leurs cellules possèdent un ou plusieurs plastes jaunes ou bruns (du grec χρυσ́ος, or). Cette couleur est due à l'abondance des xanthophylles (lutéine, fucoxanthine, diadinoxanthine) et à des caroténoïdes (β-carotène) masquant les chlorophyllesa et c. Les réserves sont constituées par des matières grasses et par un polyholoside, la chrysolaminarine (appelée autrefois leucosine ou chrysose), substance très voisine de la laminarine des Phéophycées. Les Chrysophycées sont toujours dépourvues d'amidon.

La multiplication se fait par division végétative ou par zoosporulation : une cellule quelconque se transforme en zoosporocyste en augmentant un peu sa taille et donne alors des zoïdes flagellés. Il n'y a jamais de sporocystes ou de gamétocystes spécialisés comparables à ceux des Phéophycées. Les phénomènes sexuels, fort rarement signalés, sont de nature isogamique.

Statospore chez Pseudokephyrion - crédits : Encyclopædia Universalis France

Statospore chez Pseudokephyrion

En période de repos, la formation endogène de kystes siliceux, globuleux, percés d'un pore obstrué par un bouchon, est caractéristique des Chrysophycées. Les kystes ou statospores se forment ainsi à l'intérieur de la cellule, autour du noyau et des plastes. Lors de leur germination, les statospores donnent un ou deux zoïdes flagellés, plus rarement amiboïdes, qui reproduiront ensuite l'algue initiale. La présence de ces statospores permet d'assurer que diverses formes incolores, dépourvues de plastes (Anthophysa par exemple) sont des Chrysophycées.

Les Chrysophycées sont surtout des organismes du plancton et du nanoplancton des eaux douces ou salées : les Coccolithophoracées sont un élément important du plancton marin ; les formes dulçaquicoles se rencontrent dans les eaux du monde entier, mais surtout dans les eaux fraîches du printemps et de l'automne.

Étude cytologique d'une Chrysophycée : Synura

Synura - crédits : Encyclopædia Universalis France

Synura

Les cellules piriformes sont réunies par leurs bases effilées en une colonie libre, mobile, de huit à trente-deux individus ou même davantage. Chaque cellule est entourée d'une fine membrane plasmique revêtue d'écailles siliceuses imbriquées. De l'apex de la cellule partent deux flagelles légèrement inégaux : le plus long, onduleux, montre au microscope électronique de fins poils (mastigonèmes) disposés en manchon tandis que le second, plus court et plus rigide, est nu ; sa base porte un épaississement, le photocepteur. De plus, les flagelles présentent de fines écailles annulaires, non siliceuses.

Deux plastes pariétaux jaunes revêtent les flancs de la cellule. À sa partie supérieure se trouvent un noyau et un corps parabasal ou corps de Golgi ; à sa partie inférieure, des vacuoles pulsatiles et un globule réfringent d'aspect laiteux : la vacuole à chrysolaminarine. De plus, les colorants vitaux révèlent, vers l'apex cellulaire, de petits corps colorables sous-cuticulaires. Dans le voisinage du noyau, les mêmes colorants mettent en évidence des corps physoïdes.

Ces caractères cytologiques se retrouvent chez toutes les Chrysophycées, avec des variations suivant les espèces et les genres. Le plus souvent, les écailles siliceuses font défaut ainsi que le photocepteur. Très souvent aussi, les vacuoles contractiles sont apicales et il n'est pas rare d'observer un stigma rouge sur le bord d'un plaste. Dans quelques rares espèces, les plastes portent des pyrénoïdes.

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Écrit par

  • : professeur honoraire au Muséum national d'histoire naturelle

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Statospore chez Pseudokephyrion - crédits : Encyclopædia Universalis France

Statospore chez Pseudokephyrion

Synura - crédits : Encyclopædia Universalis France

Synura

Organisation - crédits : Encyclopædia Universalis France

Organisation