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CHUQUICAMATA

Complexe industriel et urbain édifié dans le désert d'Atacama, dans le nord du Chili, près d'énormes gisements de cuivre. En 1915, la firme Guggenheim fait exploiter les concessions par la Chile Exploration Company, qui passe, en 1923, sous contrôle de l'Anaconda Copper Mining. Celle-ci doit par deux fois augmenter la capacité des installations de traitement des minerais oxydés, en 1927 et 1942, et organise, en 1952, de nouvelles unités pour le traitement des minerais sulfureux. Enfin, une raffinerie électrolytique et une unité de production d'acide sulfurique s'ajoutent au complexe industriel. Au minerai extrait de la plus grande mine à ciel ouvert du monde (3 750 mètres de long sur 1 400 mètres de large et 320 mètres de profondeur) s'ajoutent ceux de la Exótica et de Sagasca. L'énergie électrique est fournie par la centrale de Tocopilla, d'où des lignes à haute tension transportent le courant sur 150 kilomètres. Enfin, l'eau potable et industrielle est acheminée sur plus de 100 kilomètres par des canalisations captant les cours supérieurs des rivières andines. Principale richesse du Chili, les mines de cuivre et les industries afférentes furent nationalisées sans indemnisation en 1971 sous le gouvernement d'Unité populaire de Salvador Allende, puis rétrocédées par le gouvernement du général Pinochet à l'Anaconda Company, qui sera vendue en 1977 à Atlantic Richfield Company (Arco). La Corporation nationale du cuivre (Codelco) gère désormais cette mine de cuivre, la plus grande du monde. Chuquicamata fournit près d'un cinquième de la production nationale de cuivre. Le métal est transporté par voie ferrée sur 230 kilomètres jusqu'à Antofagasta, d'où il est exporté. En raison d'un milieu physique très hostile (3 000 mètres d'altitude, sécheresse absolue, fortes amplitudes thermiques quotidiennes), de conditions de travail difficiles et d'importants problèmes environnementaux liés à la forte consommation d'eau et à l'utilisation d'acide sulfurique, de fortes rémunérations sont nécessaires pour retenir plusieurs dizaines de milliers de personnes dans l'agglomération Calama-Chuquicamata (125 000 hab. en 2002), véritable « ville du cuivre ».

— Hélène LAMICQ

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