NIAGARA CHUTES DU
Les chutes du Niagara (ou chutes Niagara, leur nom officiel au Canada) offrent un spectacle unique sur la rivière Niagara, qui relie les lacs Érié et Ontario sur une longueur de 55 kilomètres. Bien qu’elles ne soient pas particulièrement hautes, elles sont les plus puissantes d’Amérique du Nord, et parmi les plus célèbres du monde.
La rivière Niagara est le débouché naturel des lacs Supérieur, Michigan, Huron et Érié, qui font partie des Grands Lacs, avec un bassin de drainage de 683 000 kilomètres carrés. La rivière descend de près de 100 mètres entre le lac Érié et le lac Ontario, dont un peu plus de la moitié (environ 58 m) aux chutes elles-mêmes. L’eau plonge ici dans le bassin Maid of the Mist, d’une profondeur quasi équivalente (52 m) à la hauteur de la chute, avant de poursuivre son trajet vers le nord en direction du lac Ontario à travers les gorges du Niagara. Le débit d’eau dans celles-ci varie en fonction du climat, mais la moyenne annuelle est de 5 750 m3/s. Historiquement, les chutes du Niagara représentaient un obstacle à la navigation, mais le canal Welland, partie intégrante de la voie maritime du Saint-Laurent, permet aujourd’hui aux bateaux de les contourner à une dizaine de kilomètres à l’ouest et de circuler ainsi entre les Grands Lacs.
La rivière prend sa source à l’est du lac Érié. Elle coule sur 8 kilomètres avant de se diviser en deux bras autour de Grand Island : le chenal ouest, connu sous le nom de « chenal canadien » ou Chippawa, et le chenal est, « chenal américain » ou Tonawanda. Réunis après Navy Island sur 3 kilomètres, ces chenaux se séparent à nouveau à Goat Island. Les eaux dévalent ensuite un précipice, formant trois chutes spectaculaires. Les chutes américaines et celles de Bridal Veil (« le Voile de la mariée ») sont alimentées par le chenal est et transportent de 10 à 20 p. 100 du débit total de la rivière. Le reste se déverse par les chutes canadiennes, appelées Horseshoe Falls (« le Fer à cheval », d’une largeur d’environ 800 m), alimentées par le chenal ouest.
Les chutes du Niagara sont un héritage de la dernière période glaciaire. Elles sont nées de l’interaction entre une géologie particulière, des reculs et des avancées de la glace et des eaux tumultueuses. Lorsque la glace qui recouvrait l’escarpement du Niagara s'est retirée vers le nord, les eaux de fonte ont commencé à ruisseler et à former ce que l’on connaît aujourd’hui comme le lac Érié, la rivière Niagara et le lac Ontario. Les nombreux chenaux d’origine se sont finalement concentrés dans un seul chenal d’eau de fonte, qui allait donner naissance à la rivière Niagara, il y a environ 12 500 ans. À partir de là, les chutes ont commencé leur érosion régulière à travers le substrat rocheux jusqu’à leur emplacement actuel, non sans avoir été affectées par divers événements géologiques qui ont remodelé plus d’une fois leur profil.
L’eau de la rivière Niagara coule sur l’escarpement du Niagara, qui est recouvert d’une dolomite très résistante issue de la formation géologique dite de Lockport (Silurien moyen). Lorsque la rivière se faufile sous ce « couvercle » rocheux pour atteindre le schiste de Rochester (Silurien inférieur) qui constitue la couche sous-jacente, celle-ci finit par s'effondrer, entraînant la dolomite en surplomb. Le taux d’érosion fluviale a varié au fil du temps entre 1 et 2 mètres par an, en fonction du débit de la rivière et de la géologie. Le contrôle de ce débit permet aujourd’hui de réduire le recul à environ 0,3 mètre par an.
La rivière Niagara constitue la frontière internationale entre le Canada et les États-Unis, séparant la province de l’Ontario de l’État de New York. Le traité du Niagara relatif à la « dérivation des eaux du Niagara » conclu entre le Canada et les États-Unis en 1950 réglemente[...]
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Écrit par
- Jayson CHILDS : professeur adjoint en géographie et études sur le tourisme, université Brock, St. Catharines, Ontario (Canada)
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